samedi 29 décembre 2012

Le viol de trop


Son identité a été tenue secrète selon les désirs de la famille, mais son drame est aujourd’hui à la une de la presse mondiale, pas seulement de son pays, l’Inde. C’est à Mahipalpur, un quartier de New Delhi, capitale de l’Etat de l’Inde, que deux corps ont été découverts dans la nuit du 16 au 17 décembre, gisant sur le trottoir. La fille a été battue et violée. Le garçon battu seulement. Tous deux dans un état grave.
L’affaire prend immédiatement une ampleur politique sans précédent. Comme pour calmer les esprits, le gouvernement indien prend en charge les soins de la fille qui a subi des atrocités innommables et l’envoie dans un hôpital de Singapour où elle finit par décéder des suites des atrocités dont elle a été victime. Suffisant pour réveiller une Inde toujours en ébullition pour des causes du genre… ce n’est pas un jeu de mots mais c’est bien un problème de …genre quand on sait qu’à New Delhi, un viol est commis toutes les 18 heures. De quoi alerter dans un pays encore machiste même si une femme y a occupé le poste de premier responsable de l’Exécutif. Officiellement 90% des 256.329 crimes commis en 2011 l’ont été contre des femmes. Ce qui explique le ras-le-bol général qui s’est exprimé par cette mobilisation sans précédent.
L’histoire de la jeune étudiante résume aussi les drames de l’Inde moderne. De milieu pauvre, la jeune étudiante en kinésithérapie a poursuivi ses études grâce aux sacrifices de ses parents qui ont dû vendre leurs biens, hypothéquer leurs terres et renoncer à tous les plaisirs pour permettre à leur enfant de poursuivre ses études.
Le 16 décembre, alors qu’elle revenait d’un cinéma où elle avait vu «L’Odyssée Pi» en compagnie de son ami, elle est donc la victime de multiples exactions qui se terminent par un viol collectif. Circonstance aggravante pour les autorités : tout cela s’est déroulé dans un bus qui s’arrêtait normalement à toutes les stations, qui voyaient descendre et remonter des passagers et qui a subi au moins deux contrôles de police. Pour traduire l’indifférence générale à ce qui peut arriver à une femme en Inde…