lundi 15 août 2011

Nécessairement, le report des élections


Les autorités administratives n’avaient d’autre choix que de publier les dates des échéances. Les délais légaux arrivant à terme. Certains y ont vu une manière de faire pression sur les différents acteurs pour accepter d’entrer dans le processus de dialogue. En fait, il est clair que l’impératif est d’ordre légal. C’est pourquoi la date est tombée un dimanche. On n’a jamais vu une élection se faire dimanche depuis que le jour de repos hebdomadaire est vendredi. Mais qu’importe parce que tout le monde sait qu’il est matériellement impossible d’organiser ces élections dans les délais impartis.
Qui peut par exemple confectionner ses listes municipales entre le 17 et le 23 août, préparer les dossiers de chaque candidat et les déposer ? en six jours ?!? Non ce n’est pas possible.
Mais parce que tout le monde semble opter pour un report, autant le faire dans le cadre d’un accord politique, au moins dans le sillage d’un processus de dialogue ayant réellement démarré. C’est pourquoi l’annonce officielle du report attendra quelques jours. Mais elle viendra inévitablement. Et j’espère qu’ele prendra la forme d’une réponse partielle à une demande globale voulant que toute élection soit l’occasion de redonner confiance aux acteurs. En les impliquant dans sa préparation. Personne n’est ici plus soucieux que l’autre quand il s’agit d’élection. On peut estimer effectivement que les élections annoncées ne seront en rien semblables à celles qui les ont précédées.
Si les années 90 et 2000 ont été marquées par les fraudes massives, le pays a expérimenté, en 2006, des scrutins sans engagement franc de l’administration et de l’appareil d’Etat en général. Ces élections ont donné un seuil de pluralisme qui a été bénéfique pour la démocratie. Tous en sont conscients. On ne voudrait pas descendre en-deçà. Pour cela reculer les élections pour permettre aux partis de se préparer, d’entrer dans une phase de discussions autour de mesures concrètes, et aux Mauritaniens de les aborder sans défiance.
Nous dirons toujours qu’en fait, le mandat des députés et des conseils municipaux ne commence qu’à leur prise de fonction effective. A partir d’avril 2007 donc. Le mandat de cinq ans courra donc jusqu’en avril 2012. N’est-ce pas une astuce plus ou moins légal ? si l’on y ajoute l’autorité d’un accord politique global, toutes les considérations peuvent tomber d’elles-mêmes.