Nous
sommes lundi 4 août 2014. Quand l’avion de Mauritanie Airlines International
(MAI) atterrit sur le tarmac de l’aéroport militaire de la base Andrews, tous
les passagers mauritaniens ont en tête que c’est une première. La première fois
qu’un avion aux couleurs nationales atterrit à Washington, qui plus est à son
bord un Président de la République Islamique de Mauritanie. La dernière fois
qu’un président mauritanien a été à Washington DC, c’était en septembre 1961.
Les images du Président feu Moktar Ould Daddah descendant de l’hélicoptère dans
les jardins de la Maison Blanche où il est reçu par le Président John
Fitzgerald Kennedy, le plus populaire de tous les présidents du 20ème
siècle, certainement le plus connu et le plus apprécié par les Mauritaniens.
La
cérémonie est sobre mais solennelle. Trois soldats s’approchent de la descente
de l’avion avec chacun un drapeau : le drapeau américain, celui de la
Mauritanie et celui de la Guinée Bissau, le président de ce pays ayant pris
l’avion depuis Nouakchott où il participait à la cérémonie d’investiture de
Ould Abdel Aziz. Quelques fonctionnaires des affaires étrangères accompagnent
notre Ambassadeur à Washington, Me Mohamed Lemine Ould Haycen.
Il
faut rapidement quitter la base hautement sécurisée. Des voitures pour la
plupart conduites par des Mauritaniens attendent pour nous amener à l’Hôtel
Hilton où toute la délégation doit séjourner. La voiture présidentielle part en
trombe : le parcours d’un président est secret et ne doit être suivi par
personne d’autre.
C’est
une grosse communauté qui a chaleureusement accueilli le Président Ould Abdel
Aziz à son entrée à l’hôtel. Contrairement à beaucoup d’autres chefs d’Etats
africains (et à ce qui a été écrit par certains médias mauritaniens) aucune
manifestation n’a été organisée contre son arrivée ici, surtout pas dans son
lieu de résidence. Au contraire.
La
délégation prend du temps pour s’installer : quelques désagréments dans
l’organisation obligent à patienter. Le temps pour certains de faire un tour,
pour d’autres de prendre contact avec des frères, amis, connaissances. Pour le
Président de la République pas de temps à perdre : la rencontre avec John
Kerry, le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères est immédiate. Tout comme
la conférence de presse commune.
«Nous
sommes attachés à travailler avec le Président de la République Islamique de
Mauritanie, en tant que dirigeant ayant un grand apport dans les dossiers
importants pour les Etats-Unis et dans lesquels ils sont engagés», a
expliqué le Secrétaire d’Etat américain au cours de cette conférence de presse.
Le Président Ould Abdel Aziz a pour sa part remercié les Etats Unis pour le
soutien accordé aux pays du Sahel dans leur effort commun de lutte contre le
terrorisme et le crime organisé en général. Promesse a été faite par la
première puissance du monde à aider la Mauritanie et son armée en vue de
pouvoir faire face à ces menaces pour lesquelles une coopération internationale
est nécessaire.
Le
Secrétaire d’Etat John Kerry devait revenir sur le rôle axial que joue la
Mauritanie dans la stabilisation de la région tout en promettant de lui fournir
l’aide nécessaire pour jouer pleinement ce rôle. Tout en louant au passage la
diplomatie mauritanienne et son leadership africain.
Lors de cette première sortie, le Président de l’Union
africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz est bien sûr revenu sur les espoirs émis par
les Africains sur ce sommet qui doit sceller un partenariat contre la pauvreté
et le sous-développement. Il a souhaité que le sommet qui se tient le lendemain
soit l’occasion de redéfinir de nouvelles approches pour permettre un soutien
plus efficace aux efforts de l’Afrique pour sortir de la trilogie
pauvreté-misère-ignorance expliquant largement les violences qui secouent
l’ensemble des pays du continent.
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