«Al Baramek», «Al Baramika»… c’est le nom de cette famille ayant appartenu à la
noblesse brahmanique avant de se convertir au Zoroastrisme, descendant donc des
montagnes afghanes vers la Perse pour se retrouver à Bagdad en plein apogée de
l’Empire Abbasside. Les origines de la famille ne l’empêchent pas de retrouver
la place qui lui sied au sein de la communauté musulmane de l’époque, surtout
qu’elle se convertit rapidement. La famille devient très vite une pièce
centrale du dispositif dominant dans la Bagdad abbasside. C’est parmi eux que
les Khalifes commencent à recruter des vizirs et des conseillers.
C’est
le Khalife Al-Mançour qui est le premier à faire appel à Khalid Al-Barmaki en
lui demandant son concours dans un complot visant à faire renoncer son oncle au
droit de succession pour le faire remplacer par son fils Al-Mahdi qui le fit
abdiquer une nouvelle fois au profit de ses fils Moussa Al-Hadi et Haroun
Errachid, le plus célèbre de tous.
Le
premier des Barmakides – on va les appeler comme on nous l’enseigne dans les
manuels d’Hitoire -, Yahya Ibn Khalid devint le précepteur des fils du Khalife
Al-Mahdi. Ses deux enfants, Al-Fadhl et Jaa’far se lièrent d’amitié avec
Haroune Errachid (Al-Fadhl était d’ailleurs son frère de lait). C’est
probablement cette proximité qui vaut à leur père d’être emprisonné par le
Khalife Al-Hadi qui sera remplacé par Errachid.
Libéré
par le nouveau Khalife, Haroune Errachid dont la notoriété peuplera l’imaginaire
des peuples les plus lointains, Yahya Ibn Khalid Al-Barmaki reprend sa place au
sein de l’échiquier. Et avec lui toute sa famille qui devient l’élément central
de l’apogée culturelle de l’Empire Abbasside de l’époque. Le mécénat de la
famille et son cosmopolitisme permettent d’attirer à Bagdad d’innombrables
poètes, des scientifiques, des grammairiens, et de faire traduire une grande partie
des héritages romain, grecque, perse et même indien. Bagdad rayonne de sa
splendeur sur le monde.
Les combines du Palais provoquent une rupture brusque
entre le Khalife et ses hommes de confiance, les Barmakides. On dit que Jaa’far
épousa la sœur du Khalife, la très belle ‘Abbassa qui eut des enfants de lui.
Le Khalife y voit une provocation et décide de les assassiner, de raser leurs
propriétés, de spolier leurs biens, de les effacer…, sans arriver pourtant à
les faire oublier. (à suivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire