J’ai appris que la toute nouvelle structure des
Gardes-côtes mauritaniens, celle qui a pris la relève de la surveillance
maritime, a arraisonné une trentaine de thoniers en infraction dans les eaux
territoriales mauritaniennes. Je n’ai pas les détails. Je sais quand même que
ces bateaux avaient été repérés dans une zone difficile d’accès et peu
fréquentée par les bateaux de la Surveillance qui manquaient jusque-là de
moyens appropriés. L’opération a donc permis de verbaliser une trentaine de
bateaux (nous y reviendrons certainement en détail).
Qu’est-ce qui se passait avant ? En général, les
bateaux qui commettaient les infractions étaient «en règle» du moment où ils bénéficiaient de grandes complicités au
sein des administrations et institutions dédiées au contrôle de l’exploitation
de la ressource. Il y avait par exemple le phénomène qu’on avait fini par
appeler «le clonage» : un homme
d’affaires obtient une licence pour un bateau de fonds avec mention des
spécifications du bateau ; l’homme d’affaires acquiert deux, trois quatre
bateaux avec les mêmes spécifications et fait des photocopies de la licence
pour chaque bateau pêche avec la même licence. Ce phénomène a permis à des
particuliers de s’enrichir considérablement tout privant la communauté nationale
d’une partie de ses ressources. Mais là’ ne s’arrête l’ingéniosité destructrice
des nôtres.
Au lendemain du coup d’Etat de 2005, le contrôle s’est
considérablement amélioré, avant de devenir efficace et de permettre de mettre
fin au pillage des ressources. Le dernier accord avec les Européens, puis la
révision de la Convention avec les Chinois et enfin l’établissement d’un
partenariat avec d’autres partenaires, tout cela a permis l’assainissement des
rapports avec les intervenants dans le secteur qui devient un véritable levier
de l’économie nationale.
N’oublions pas d’où l’on vient quand on voit où l’on est
avec les procédures de recrutements par voie de concours qui ont incontestablement
gagné en transparence et en équité. A tous les niveaux et dans tous les
secteurs. Près de 7000 fonctionnaires recrutés par voie de concours et formés
dans les différentes écoles professionnelles (ENAJM, Ecoles de santé…) dans des
conditions optimales de transparence.
Rappelons-nous le temps où étaient admis des gens qui n’ont
même pas participé à un concours, où les entretiens servaient à disqualifier
ceux qui n’étaient pas les plus qualifiés. Le temps où la compétence et l’aptitude
n’assuraient rien à leur détenteur.
Souvenons-nous de l’octroi des bourses, des affectations,
des promotions… aujourd’hui les syndicats sont impliqués dans tous les
processus. Ce qui garantit un minimum d’équité.
Certes, il y a beaucoup à faire, beaucoup, beaucoup… rien que parce qu’il
faut rattraper un temps perdu inutilement. Mais reconnaissons quand même les
quelques avancées heureuses qui s’imposent d’elles-mêmes.
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