Revenons au retrait des partis de l’Alliance Patriotique
(AP), à savoir ADIL, MPR et RD. Si l’on se réfère aux déclarations faites par
Yahya Ould Ahmed Waqf lors de sa dernière conférence de presse consacrée au
dossier de justice qui le concerne, on ne peut pas dire que le groupe rejoint
la Coordination de l’Opposition démocratique (COD) comme cela a été annoncé par
leurs amis qui les ont quittés quelques semaines avant. Ils ne rejoignent pas
non plus la Coalition pour une Alternance démocratique (CAP) qui réunit les
partis d’opposition ayant participé au dialogue. Ils créent donc un nouveau
pôle au sein de l’opposition. On peut comprendre alors les différentes lectures
données ici et là.
C’est peut-être une manière pour ces partis de se
distinguer en attendant la suite. Si elle prend la forme d’un gouvernement d’union
nationale, ils auront à participer en tant que pôle et non en tant qu’élément d’une
Majorité où ils se perdaient.
Si elle prend la forme d’une participation à un processus
électoral boycotté par une partie de l’opposition, ces partis profiteront
certainement et des mécontentements qu’engendreront inévitablement les choix
des partis les plus «forts», et de l’absence de certains partis.
Si elle prend la forme d’une participation générale, sans
boycott des principaux acteurs, la coalition pourra faire les alliances
nécessaires pour permettre certains équilibres dans les élections locales.
C’est la position de la COD qui semble la plus intenable,
dans la mesure où elle est attendue sur une initiative dont on ne retient que
cette idée de gouvernement d’union nationale.
Après avoir combattu un régime qu’elle disait illégitime et
dont elle exigeait le départ, la voilà qui use de tous les charmes pour faire
aboutir cette initiative. Marches, meetings, campagnes de dénigrement… tout a
été essayé sans résultat. Trois ans de lutte pour revenir à une aspiration à
composer avec un pouvoir qu’on a accusé de tous les maux… tout ça pour ça…
Le «bouillon politique» s’explique d’abord par la
perspective des élections législatives. Quand la CENI a annoncé un deadline (15
octobre), elle a réellement lancée une initiative politique dans la mesure où
un dialogue peut toujours être ouvert autour des outils et moyens pour assurer
l’organisation d’élections fiables. C’est d’autant plus important que la
perspective d’un gouvernement d’union, qu’avec la nouvelle loi, le gouvernement
n’intervient plus dans le processus électoral. C’est en effet la CENI qui s’occupe
désormais de cela.
Si l’on veut sortir de la situation de blocage – virtuel ou
réel – actuel, il faut passer au concret en discutant des élections futures et
des conditions qui peuvent garantir la transparence et la régularité.
Tout le reste est perte de temps… ici, savoir perdre le
temps, nous y excellons malheureusement.
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