Le liquidateur de Mauritanie Airways tient visiblement à avoir sous
la main le patrimoine de la société ou ce qu’il en reste. Alors que ce qu’il en
reste a été précieusement préservé parce que justement les administrateurs
mauritaniens de la société avaient refusa de le confier à un tiers tant que la
justice ne s’est pas prononcée.
La semaine dernière, la surprise a été générale quand on appris l’interpellation
de Mohamed Ould Debagh, ancien président du Conseil d’Administration de la
société. La police économique voulait l’interroger sur ce patrimoine. le fait n’est
pas anodin parce que la société est une société privée dont la majorité est
détenue par le partenaire tunisien qui avait donc l’effectivité de la gestion. Alors
pourquoi Ould Debagh ?
L’affaire est intervenue alors que toutes les sociétés appartenant
à l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou sont l’objet de mises en demeure
pour des redressements fiscaux «injustifiés», selon les responsables de ces
sociétés. Mattel, Générale des Banques de Mauritanie (GBM) et toutes les
filiales du groupe BSA ont été sommées de payer des montants jugés exorbitants.
Le cas BSA Ciment est le plus révélateur de ce qui a vite pris l’allure de l’acharnement.
Il y a trois semaines environ, BSA Ciment recevait une
correspondance de la DGI lui intimant l’ordre de payer 1,130 milliard d’ouguiyas.
Avant de recevoir le courrier, les responsables de la société ont lu l’information
sur des sites d’information. Ce qui les a fait tiquer.
La société a alors décidé de saisir la justice. Le
président de la Chambre Civile de la Wilaya de Nouakchott a émis une ordonnance
motivée par les articles 2, 5, 26 et 232 demandant à BSA Ciment de déposer une
garantie dans un compte d’attente du Trésor en attendant de statuer sur le fond
de l’affaire et ordonnant par la même occasion à la DGI de suspendre les
mesures coercitives. BSA ciment s’exécuta en présentant une garantie de la GBM
qui fut acceptée aussi bien par le président de la Chambre que par le Trésorier
de la République. Ce qui n’empêcha pas la DGI de fermer le magasin où se trouve
le pont-bascule. Sans autre forme de procès.
Cet acharnement accrédite l’information faisant
état d’une rupture totale entre le Président Mohamed Ould Abdel Aziz et celui
qui l’a soutenu en 2008 et 2009, l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou. Il est
difficile de croire qu’un Président a le temps d’orienter ses services contre
un opérateur, mais il est facile d’expliquer cet acharnement par un excès de
zèle qui doit s’arrêter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire