On connait la maxime qui dit le contraire : toute vérité n’est pas bonne à dire. Ce que nous exprimons de façon moins prosaïque en disant que «mentir est proscrit, dire la vérité n’est pas à faire».
De l’une ou l’autre des maximes nous vient notre propension à ne pas dire exactement la vérité, à passer à côté à force de vouloir l’envelopper pour la rendre plus acceptable, plus… vraie pour tous. C’était quand nos valeurs et nos repères nous conditionnaient. Aujourd’hui qu’on s’est libéré de ce joug, l’évolution a été autrement plus hostile pour la réhabilitation de l’autorité et de la légitimité de la vérité.
Essayez sur vous, sur votre entourage la diffusion de deux informations, l’une que vous avez vous-mêmes fabriquée, l’autre qui se rapporte à un fait avéré. Attendez une ou deux heures et essayez d’avoir le retour – le feedback diront les plus branchés. Les intellectuels vous rappelleront que «la mauvaise monnaie chasse la bonne». Ils tenteront de vous prouver que la tendance chez l’homme est celle-là. Ce à quoi j’opposerai que le phénomène est encore plus flagrant, plus vulgaire chez nous.
Vous avez tous en tête l’affaire DSK et ce qu’elle a produit de polémiques et contre-polémiques. Vous n’avez pas oublié que la victime de la suite new yorkaise avait été discréditée parce qu’elle a menti au moins une fois en cherchant à avoir son permis de s’installer aux Etats-Unis. Parce que la vérité est ici le principe sacré. La société s’est approprié cette valeur et l’a imposée. Quand on peut mentir sur un fait, c’est qu’on peut le faire toute la vie. On est donc décrédibilisé.
Qu’en est-il chez nous ? … répondez vous-mêmes.
Je passe à une autre sagesse puisée dans le patrimoine de l’Iguidi : «Il ne faut pas dire tout ce qu’on a sur le cœur, parce que quand on aura tout dit, il ne nous restera plus rien à dire». CQFD.
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