Eviter de
commettre de nouvelles erreurs. C’est ce que notre élite politique doit faire.
La cacophonie actuelle n’arrive pas à couvrir le désarroi de cette élite,
maintenant qu’elle doit affronter l’exigence de compromis.
Nous sommes
effectivement à un tournant qui annonce – ou qui doit annoncer – le grand
virage de 2019. Celui où le pays va vivre nécessairement une alternance qui ne
doit rien au foisonnement politique encore moins aux lutes qui meublent
l’espace et le temps des Mauritaniens. Il s’agit d’une alternance “mécanique”
dictée par des contraintes évidentes et inéluctables énoncées par des
dispositions constitutionnelles claires et inchangeables.
Il y a ceux qui
croient qu’il n’y a rien à tirer du pouvoir du Président Mohamed Ould Abdel
Aziz. Il y a ceux qui, dans son camp, voudraient bien le voir renier ses
engagements.
Les premiers
optent pour le refus catégorique de composer tandis que les seconds poussent à
une démarche d’exclusion. Tous font beaucoup de bruits et espèrent un dérapage
qui empêchera le processus normal de se dérouler comme prévu.
C’est que le
dialogue mène fatalement à l’apaisement des rapports lequel impose une
atmosphère où l’exigence de la compétence s’impose d’elle-même. Le dialogue
suppose une vision d’avenir, l’engagement et le sacrifice dans l’intérêt commun.
Ce que notre élite politique redoute en général.
Le dialogue
suppose la recherche d’un terrain d’entente qui nécessite l’intelligence et
l’humilité, sûrement les qualités les moins partagées dans notre environnement
politique. Jusqu’à présent, la déraison semble l’emporter chez les acteurs. Ce
qui explique les stériles affrontements actuels qui couvrent l’essentiel, à
savoir les opportunités ouvertes au pays et à la démocratie.
Le Pouvoir qui a
fixé un deadline, ne doit pas pour autant être poussé à la faute en s’abstenant
de faire un geste pour atténuer les suspicions de l’opposition. Même si on peut
engager des rencontres et formuler des résolutions de réformes, il est
difficile de faire sans le plus d’acteurs politiques.
L’Opposition doit faire
l’état des lieux des rapports de force pour s’inscrire (enfin) dans une
perspective d’avenir. Contrairement à ce qu’on dit, le dialogue est le verrou
le plus sûr face à toute tentative d’effraction contre la Constitution. Les manifestations
actuelles vident les énergies et créent un climat délétère propice aux
revirements les plus inattendus et les plus improbables. Pour ce qu’ils créent
d’insécurité, d’instabilité et de peur pour le présent et l’avenir.
Pour mieux aborder
cette grande échéance que constitue 2019, nous avons besoin dès à présent de
sérénité, d’intelligence et de raison. Ce ne sont pas les discours extravagants
et outranciers qui vont aider à tracer le seul chemin qui vaille, celui de la
concorde dans l’intérêt de tous les fils de ce pays.