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jeudi 11 décembre 2014

La Garde Côte frappe

Trois bateaux opérant dans le secteur du pélagique viennent d’être détournés par les éléments de la Garde Côte mauritanienne. Les trois navires sont soupçonnés d’avoir trafiqué leurs balises satellitaires de suivi pour pouvoir pêché dans les zones interdites tout en affichant qu’ils sont ailleurs. Une façon de contourner les outils de surveillance de plus en plus performants utilisés par ce corps nouvellement créé. C’est d’ailleurs au moment où ce corps réussissait ce coup de maître que nous apprenons la signature de son Statut.
Les bateaux présumés fraudeurs ont été déroutés sur Nouadhibou et une enquête a été diligentée pour tirer au clair l’affaire. 
L’occasion ici de rappeler que les eaux mauritaniennes ont longtemps été le domaine de prédilection des trafics et fraudes qui vont de la fausse pêche, simple phénomène de fraude, au clonage des licences au profit de plusieurs bateaux ayant les mêmes caractéristiques visibles, en passant par les complicités avec les armateurs étrangers, les activités dans les zones interdites avec la complicité des autorités, l’impunité des armateurs coupables de crimes économiques envers la Nation…
Le phénomène de fraude existe encore, mais il est désormais puni et les moyens pour l’éviter ont été mobilisés. D’ailleurs l’amélioration de la surveillance de nos zones de pêches est l’un des axes prioritaires de la politique mise en œuvre depuis le 3 août 2005, date du premier coup d’Etat. Elle s’est renforcée depuis grâce justement aux performances de la Direction de la surveillance et des pêches dont les missions et les objectifs ont été repris par la Garde Côte mauritanienne.
Dans le chapitre «préservation des ressources», la surveillance efficace trouve sa part dans la nouvelle stratégie actuellement en discussion entre les acteurs du secteur. Tout comme la recherche qui doit elle aussi être promue pour permettre de fixer la soutenabilité des efforts de pêches.
Deuxième axe de cette stratégie, le développement d’une valeur ajoutée par la promotion de la transformation du produit sur place. Il est temps en effet pour le pays de mettre sur le marché un produit fini, prêt à la consommation, au moins pour permettre la valorisation du produit mauritanien.
Le troisième et dernier axe est celui de la formation. Il s’agit de réhabiliter les écoles et centres de formation existants, d’en créer éventuellement de nouveaux. Tout cela pour attirer une nouvelle force de travail nationale dans un secteur longtemps ignoré, d’intéresser en même temps les populations aux produits de cette mer à laquelle ils ont tourné le dos si longtemps.
Les performances du secteur de la pêche ces dernières années, avec notamment la nette diminution du pillage, mais aussi le profit qu’en tire le pays et qui est de plus en plus important, avec les accords de pêche de plus en plus équitables, on est désormais convaincu qu’une bonne gouvernance du secteur permettra au pays de palier tous les déficits que peuvent causer la chute des prix du fer, de l’or et du cuivre. C’est maintenant qu’il faut maximaliser les revenus de la pêche par une perfection de la gouvernance qui commence par l’application implacable de la loi contre les contrevenants et la poursuite des efforts qui visent à rompre avec la diligence criminelle qui a marqué le secteur pendant des décennies. 

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