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lundi 15 octobre 2012

Notre Président est «touchable»

Les étrangers arrivent difficilement à comprendre qu’un président de la République soit blessé par une unité quelconque dans les conditions qui sont celles qui pèsent sur le Sahel en général et sur le pays en particulier. Ils ne peuvent pas concevoir que le Président de la République refuse de s’incliner devant les exigences de sa sécurité. C’est normal qu’ils doutent donc de la version officielle. Mais nous ?
Nous savons que le Président Ould Abdel Aziz n’a jamais accepté de se priver de sorties en solitaire, dans les rues de Nouakchott et dans le désert. C’est, pour lui, la même chose que quand il s’arrache à ses gardes du corps et qu’il sort du tracé initialement prévu par le protocole, pour aller se mélanger à la foule, sans précaution aucune. Sa manière de répondre à l’élan populaire de ses soutiens, de se confondre avec la foule et de rester en contact avec le citoyen lambda.
Avec ce qui est arrivé samedi dernier, le Président va-t-il se résoudre à obéir à sa sécurité et à respecter les consignes préalablement fixées ? Peut-être. Peut-être pas.
D’une part, c’est là une leçon – à moindre frais heureusement – qui sert à comprendre que, dans les conditions actuelles, le Président de la République est «touchable», c’est-à-dire qu’on peut l’atteindre. Vu son statut de Président de la République d’un pays fragile, a-t-il le droit de s’exposer de la sorte sans tenir compte des conséquences de ses «sorties» impromptues des tracés initialement prévus ? C’est la question qu’il doit se poser et dont la réponse doit lui dicter son comportement futur.
D’autre part, il s’agit d’un style qui lui va bien et qui rompt avec les déplacements calculés au millimètre près de ses prédécesseurs qui affichaient une grande réserve vis-à-vis de la «normalité». Et parce qu’on évoque la «normalité», on peut dire que le Président Ould Abdel Aziz a toujours voulu être un …président «normal». Sans le dire comme ça. Mais en restant avec des habitudes qui lui font gagner quelque proximité, physique et affective, avec les citoyens de son pays. Dans le temps, parmi les choses qui impressionnaient chez Mokhtar Ould Daddah, c’est cette «présence parmi nous» qui participe à son adoption par ses concitoyens qui sont alors naturellement poussés à lui laisser une place dans leurs cœurs.
Entre les deux attitudes, celle qui impose le critère sécurité et celle qui met en avant celui de la convivialité, il y a un équilibre à trouver. 

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