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mardi 30 décembre 2014

Ce qu’il faut retenir de 2014 (2)

Dans son numéro double 2 & 3 de juillet-décembre 2014, le bulletin de la Confédération africaine des organisations professionnelles de pêche artisanale (CAOPA), publie une interview accordée par Roberto Cesari, le négociateur principal de l’équipe européenne pour les Accords de pêche. Bien sûr le cas de la Mauritanie y est évoqué.
Le chef de l’unité Accords bilatéraux et contrôle de l’UE, rappelle que la réforme de la Politique commune de pêche (PCP) a axé sur la nécessité de «mettre au centre la soutenabilité, la préservation des ressources et la durabilité et le contrôle des activités de pêche».
A une question relative à la Mauritanie, le responsable reconnait : «Pour la Mauritanie, on a en effet un souci. La première année avait bien commencé, ils avaient appliqué à la lettre cette obligation de non-discrimination pour une certaine période pour la flotte russe par exemple. Je rappelle que cette règle de non-discrimination s’applique aux conditions techniques et financières : les mêmes conditions que notre accord doivent être appliquées aux autres accords que la Mauritanie conclut pour le même type de flotte qui cible les mêmes espèces».
Concernant les difficultés à renouveler l’Accord de pêche Mauritanie-UE, le négociateur européenne reconnait qu’il y a «encore beaucoup de choses à régler ; ce ne sera pas une négociation facile». Avant de préciser : «on est tout à fait disposé à suivre la ligne politique du Président Aziz réélu pour le secteur de la pêche mauritanien, c’est-à-dire de se concentrer sur la coopération dans le secteur de la pêche pour la création d’emplois et de richesses par le biais de l’accord».
Pour conclure : «On ne va pas remettre en cause les mesures techniques fondamentales qu’on avait bien négocié en 2012. Il faut bien sûr que la clause de non-discrimination soit appliquée et surtout que la transparence soit garantie».
Ces propos donnent une autre dimension des difficultés qui freinent les Européens. Il n’y a pas seulement cette volonté de reculer sur certains acquis au profit de la Mauritanie, notamment le niveau de la compensation, le paiement de l’effort effectif de pêche, la nationalisation de la pêche de fonds, l’obligation de débarquement, le niveau de mauritanisation du personnel embarqué, les quantités de pélagiques prélevées pour alimenter le marché intérieur mauritanien… Il y a aussi et surtout cette volonté de faire plier une petit pays qui a enfin pu traiter, manœuvrer pour tirer le maximum de profits de sa ressource.
Si le souci de l’Europe est d’instaurer un commerce équitable – accès à une ressource de qualité et à proximité, en contrepartie d’avantages somme toute raisonnables -, si la préoccupation de la soutenabilité de l’effort de pêche est réelle, les négociations doivent reprendre sur la base de conclusions techniques et non de considérations qui mélangent la politique et les humeurs.
Nous retiendrons que le sens de la solidarité nationale n’a pas manqué. Même si des voix et des plumes ont essayé de participer à l’effort de faire fléchir la Mauritanie. L’année 2014 nous enseigne que les intérêts personnels – des consignataires, armateurs…- et l’opposition à un pouvoir, opposition qui devient haine, peuvent faire oublier à certains d’entre nous ce qu’est l’intérêt national.

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