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dimanche 9 mars 2014

Une milice finalement ?

Selon la presse locale – il faut toujours douter de ce qu’on lit -, l’ancien ministre Zeydane Ould Hmeida qui se trouve être président d’honneur de l’association de tir à la cible, a déclaré quelque chose comme : «Nous, membres et travailleurs dans les clubs de tir à la cible sommes prêts à diriger nos armes contre toute menace contre la stabilité et la sécurité du pays». A cette mise à disposition, le Wali de Nouadhibou a répondu quelque chose comme : «Je remercie Zeydane Ould Hmeida pour le sens de sacrifice patriotique et la disponibilité des membres des clubs à défendre l’intégrité et la stabilité du pays». Ajoutant qu’il espère «la meilleure des utilisations de l’expertise en armes pour défendre la liberté, la stabilité et la quiétude si besoin est».
Ces deux déclarations sont dangereuses surtout qu’elles émanent de responsables politiques dont l’un fut ministre de la République et l’autre est encore Wali, première autorité administrative de la région économique du pays.
Elles posent encore la problématique du tir à la cible comme sport traditionnel. Jusque-là, heureusement, il n’y a pas eu de dérapage. Pas encore, diront les détracteurs de ce sport. Malgré cela, les différentes compétitions sont l’occasion de déploiement d’armes et de munitions, avec notamment des armes automatiques de combat.
La présidence de l’association fait l’objet d’une intense querelle entre deux factions de ses membres. C’est le camp de Ould Eli Val propriétaire de la Tour du Meuble qui l’a emporté officiellement. Alors que le président sortant, Khattri Ould Djié a porté plainte devant les tribunaux qui semblent, comme d’habitude, hésiter à trancher prétextant qu’il va falloir attendre de statuer sur le fond des contestations. Alors que ce qui est contesté est la nature du collège électoral qui devait comprendre les adhérents ayant participé à un nombre donné de compétitions les deux dernières années. L’actuelle direction a été élue par un collège fait des années 2011 et 2012. L’élection qui s’est déroulée en janvier 2014 devait comprendre 2012 et 2013.
Maintenant que de l’aveu de son fondateur et président d’honneur, l’Association de tir peut intervenir pour «défendre l’intégrité et la stabilité du pays», que l’Autorité s’en félicite, le doute n’est plus permis : cette association n’est pas loin de jouer le rôle d’une milice. Auquel cas, il est urgent de la dissoudre et/ou de prendre les mesures qui s’imposent.

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