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jeudi 21 novembre 2013

Recréation avec Erebâne

Raaçi dhalli hamil min ‘uud/’aalim ba’d ilhay ilma’buud
‘annu çaa’ib wu thqiil u kawd/hamli biih u gaasi u ghriish
‘anni maa nigdir kint n’uud/saabig dha nirvid ‘uud hshiish
ghayr ethqal min dha kawn i’uud/iççayv ‘gab wu dhlaam aniish
wu khdhaaru ligraayir viMbuud/wu nzaahit virgaan idaw’iish
u gallit zaad irjil had i’uud/kaan ijiib khabaar Bo’aysh
Au lieu de traduire et risquer de trahir cette belle composition du poète inégalé de l’Aftout, Erebâne Wul Amar Wul Maham, je vais me risquer à le raconter à travers cette tal’a.
Ce chef traditionnel, fils de grande famille Rmâdhîne s’est retrouvé en prison pour avoir refusé de payer à l’administration coloniale un tribut. Il n’estimait pas devoir verser une quelconque dîme à l’envahisseur.
A l’époque, les prisonniers sont soumis à un régime d’humiliation qui comporte des travaux au service de l’administration. Erebâne faisait partie de ceux qui rapportait paille et bois à la résidence de l’administrateur de M’bout (prononcé «Mbuud» en Hassaniya), chef-lieu de l’Aftout et grand centre de convergence des tribus Bidhânes descendues du Nord peu clément.
Parmi ces tribus naturellement les Idaw’ish qui ont étendu leur domination jusqu’aux rives du fleuve Sénégal.
A l’époque vivait Bo’aysh, une égérie de son temps. Femme adulée et rare. En saison sèche, les campements Idaw’ish avaient l’habitude de descendre vers le sud, profiter de la clémence des zones humides des étendues planes de la région du fleuve. C’est seulement par des moments pareils que les voyageurs, venant faire les emplettes dans le marché de M’Buud, apportent les dernières nouvelles des campements et de ceux qui les habitent.
Erebâne, prisonnier des Nçara qui ont vaincu le pays, se retrouve dans la position du porteur de faix qui lui fait perdre, pour un moment, son statut de «fils de grande tente». C’est là un coup du Destin qu’il est prêt à «encaisser» si la situation n’empirait pas par ailleurs.

Voici venu le temps des premières pluies. Les plaines de M’Buud ont verdi. Le temps pour les nomades de fuir l’humidité du Sud, désormais inhospitalier avec notamment les moustiques qui prolifèrent. Le temps pour les campements Idaw’ish de remonter vers le Nord pour gagner les grands espaces. Pour les voyageurs de fréquenter de moins en moins le village de M’Buud. Le temps surtout de la raréfaction des nouvelles venant des campements, et de ceux qui rapportent des nouvelles de …Bo’aysh

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