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mardi 29 octobre 2013

Les otages d’Arlit libérés

Inattendu et surprenant ! Le Président français François Hollande annonce ce soir la libération des quatre otages enlevés en septembre 2010 sur le site minier d’Areva à Arlit au Niger. Le Président Hollande est au plus bas de sa forme, les derniers sondages l’accréditent de moins de 24% d’opinion favorable et la courbe s’en va descendant. La gestion faite de l’affaire Leonarda, du nom de cette jeune kosovare expulsée de France, n’a fait qu’user l’image déjà ternie d’un Président qui se bat vainement contre une crise économique et sociale qui ne semble pas s’atténuer. Pour la troisième fois, c’est donc le théâtre des opérations au Nord du Mali qui donne un nouveau souffle au Président français.
Le bonheur des parents et des retrouvailles en général va cacher momentanément – peut-être le temps de reprendre le souffle – les questions essentielles qui entourent cette libération. En attendant d’en savoir plus, l’on peut rapporter le récit qui fait déjà le tour du monde.
Les négociations auraient repris il y a quelques mois. La diffusion par les ravisseurs de la vidéo il y a six semaines environ, faisait partie du processus de négociations : il fallait donner une preuve de vie des otages après tant d’accrochages dans la région où ils sont sensés être détenus.
Le Président du Niger entre en ligne et fait actionner ses réseaux à travers un ancien ministre de l’environnement Mohamed Akotey qui est secondé par un ancien membre de la DGSE française qui préside (ou qui est lié) à une société privée de sécurité.
On sait que depuis la débandade des groupes jihadistes sous les coups répétés des forces françaises, et surtout depuis la mort de Abu Zeyd, le redoutable chef de la Katiba Tarek Ibn Zeyad responsable de l’enlèvement. Depuis ce temps, les otages sont entre les mains d’un groupe prêt à négocier.
On sait aussi que l’influence du chef de Ançar Eddine Iyad Ag Ghali restant intacte, les otages sont devenus une partie prenante de la problématique du Nord. Leur sort est désormais lié au processus de règlement de la question du Nord. Ce n’est donc certainement pas par hasard que le gouvernement malien a annoncé ce matin-même l’annulation de quelques mandats d’arrêt qui visaient certaines grosses pointures de l’aristocratie devenue élite politique locale.
La DGSE qui avait implanté un bureau à Gao, savait parfaitement que ce sont les filières touarègues qu’il faut désormais activer pour avoir un répondant. Ne pouvant plus passer par Bamako, c’est naturellement le Niger qui devait servir d’interface. Exit aussi le Burkina Faso et son incontournable président dans ces affaires-là.
Comme le rapporte déjà la presse, la libération a été obtenue jeudi dernier. Mais les modalités d’échange (de quoi ?) devaient prendre le temps nécessaire de vérifier qu’on n’est pas floué. Pour chacune des parties. Depuis dimanche (28/10), les otages ont été récupérés. Restait la mise en scène qui devait suivre. Le timing est choisi. L’évènement peut être annoncé par le Président depuis Bratislava en Slovaquie…

Selon les premières informations, une somme de 20 à 25 millions d’euros a été versée pour obtenir cette libération. Si le gouvernement français refuse de reconnaitre qu’il a versé une telle somme, ce serait donc Areva qui a payé pour ses employés. Quelle différence ?

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