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dimanche 1 septembre 2013

Messaoud mon frère, ne vois-tu rien venir ?

Le président Messaoud Ould Boulkheir joue ses dernières cartes. Il rencontre aujourd’hui deux leaders de la COD, les plus récalcitrants face à la participation : Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud. La rencontre avait été précédée par la confirmation de la participation du parti APP de Ould Boulkheir et par des discussions avec les soutiens de son initiative pourtant dépassée aujourd’hui. En fait il n’en reste plus que la mise en place d’un Observatoire des élections et la nécessité d’ouvrir sur la COD. Le gouvernement d’union nationale est oublié et pour cause : son inopportunité dans la mesure où il n’a rien à voir avec l’organisation des élections. De quoi donc vont discuter les trois hommes ?
Si le courant est bien établi, il se peut que la réunion débouche sur l’identification de mesures «faisables» et «raisonnables» à même de rassurer sur la bonne foi des autorités et sur la transparence des élections. Les interlocuteurs de Ould Boulkheir pourraient alors développer un dispositif dont un audit du fichier électoral, une ouverture de la CENI (sans oublier qu’une politisation de cette institution serait catastrophique pour le pays, autant donc la garder comme elle est), fixer le rôle et la composition de l’Observatoire des élections, assurer un plus grand contrôle des opérations… Le président Ould Boulkheir demandera alors à voir le Président de la République avec des propositions concrètes. Et tous les deux en toucheront un mot à leurs camps qui engageront un nouveau cycle de discussions pouvant aboutir à la participation d’un plus grand spectre politique. Peut-être même qu'une rencontre entre le Président de la République Ould Abdel Aziz et le Président de la COD Ould Daddah pourrait être envisagée pour donner la mesure.
Si les annonces faites la veille par Ould Maouloud comme quoi l’UFP ne participe pas de toutes les façons, malgré la pression de sa base et celle de certains de ses partenaires, et si Ould Daddah reste sur ses positions initiales, ils se contenteront de proposer la mise à l’écart du gouvernement actuel avant les élections, des professions de foi des chefs militaires, des hauts responsables et (pourquoi pas) des hommes d’affaires pour leur interdire d’interférer dans le jeu, la liquidation de la CENI actuelle, le remplacement du directeur de l’Agence des documents sécurisés (état civil)… En somme des conditions inacceptables... 
Alors Messaoud Ould Boulkheir devra tirer les conclusions et prendre ses responsabilités. Il aura à dire qu’il a tout fait pour ramener tout le monde à un processus consensuel. Comme toujours, ses détracteurs ne lui reconnaitront pas le fait d’avoir été, ne serait-ce que l’espace d’une saison, l’élément modérateur de la scène mauritanienne. Certains d’entre eux iront même jusqu’à l’accuser d’avoir fomenté la mise à l’écart de cette COD ou de sa partie la plus dangereuse politiquement pour lui (UFP et RFD).

Mais dans les deux cas, que feront les Islamistes de Tawaçoul et pourquoi ne sont-ils pas conviés à la réunion ? Quoi qu’on dise et qu’on pense d’eux, c’est bien leur position qui est la plus déterminante dans la légitimation des futures élections. Alors ?

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