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vendredi 24 mai 2013

L’horreur au nom de l’Islam

Ce qui s’est passé dans une rue de Londres interpelle chacun de nous. Au nom de cette Sainte religion qui prône, nous en sommes de pieux adeptes, la paix et la tolérance, au nom de notre religion, deux individus, ayant plus l’air de voyous de quartiers que de militants d’une cause, ont tué, essayé de décapiter publiquement un soldat britannique. Avec un sang-froid qui trahit les relents purement criminels et l’instinct bestial des auteurs du crime.
Moins de 24 heures après, le Niger est frappé par un double attentat : une trentaine de morts probablement (21 officiellement) et des dizaines de blessés. Pour la plupart des Musulmans comme vous et moi. Un pays très religieux dont la population respire la générosité, la bonté et l’abnégation. Pour le peu de temps que j’y passé, j’ai senti une population ouverte, vivant sa religiosité sans extravagance, sans fanatisme… Il est rarement de faire cinq minutes de marche sans voir un espace aménagé pour la prière. Les mosquées pullulent mais sans fracas. C’est ce pays qui est visé par les groupes terroristes qui n’ont d’autre projet que celui de détruire. Ceux qui se tuent pour tuer avouent ainsi ne rien à voir à proposer pour vivre. Ni projet, ni action pour alléger les souffrances des populations. Rien que la mort qu’ils sèment.
La crainte qui doit nous animer aujourd’hui est celle de voir dupliqué le meurtre de Londres. Personne n’est plus à l’abri, ni aucune capitale. Ou de voir s’étendre le champ de bataille vers tous les pays du Sahel. On dira toujours que ces pays vivaient depuis quelques années cette guerre, mais les attaques d’Arlit et de Agadez signifient une extension effective du conflit dans lequel la France s’est invitée. Sans précautions.
On a l’impression que le Président François Hollande est en train de rééditer les échecs et erreurs de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Si celui-ci a mené une guerre aux conséquences catastrophiques pour la Libye et les pays de la zone, François Hollande est parti en campagne au Mali dans la précipitation et sans se soucier des conséquences que pourrait avoir un tel engagement.
C’est désormais le sud libyen qui alimente les mouvements terroristes. La couverture donnée par la France à l’Armée malienne qui a commis – commet encore – des exactions à l’encontre des populations du Nord, a légitimé le combat mené par les groupes, notamment le MUJAO et «Les signataires par le sang». Ces deux groupes sont constitués pour l’essentiel de jeunes appartenant aux différents groupes ethniques du Sahara sahélien, surtout du Nord malien (Arabes, Touaregs, Peulhs et même Songhaïs). Un spécialiste me disait que l’élément maghrébin de AQMI (du terrorisme en général) a peut-être quitté le Nord du Mali, mais est resté ici l’élément sahélien, le guerrier local légitimé justement par cette appartenance. Les risques de voir cet élément agir dans d’autres pays comme le Sénégal, la Guinée, le Tchad et même le Burkina qui entretient jusque-là des relations douteuses avec ces groupes, ce risque est énorme. Ont raison ceux qui se demandent «à qui le tour, après le Niger ?».

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