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mercredi 9 mai 2012

Célébrer par-ci, commémorer par là


Le 8 mai 1945 a été «retenu» comme jour de la libération par la France. C’est le jour où l’Allemagne nazie a signé la capitulation à Berlin. Elle avait signé la veille, le 7, à Reims, mais les Russes avaient exigé un second acte à Berlin qui n’eut lieu que le 8 à 23 heures et quelques minutes, heure de Berlin : on était déjà le 9 mai en Russie. Trois dates pour un même événement.
Chaque année, la France fête solennellement cet anniversaire qui est celui de la fin de l’occupation allemande. En grande pompe. Mais chaque année aussi, la France doit faire un examen de conscience que lui impose la commémoration, cette fois-cis en Algérie de cette date… autre lieu, autre symbole, autre événement…
Le 8 mai 1945, alors que la France se libère, ses colonies bougent. A Sétif, à Guelma, partout dans le Constantinois, des militants du mouvement indépendantiste algérien manifestent pour réclamer l’indépendance. Dans l’euphorie qui suit l’annonce de la capitulation allemande, les militants du Parti populaire algérien (PPA) de Messali Hadj arborent fièrement le drapeau de l’indépendance. Un policier tire sur la foule. Il tue un manifestant à Sétif. Des émeutes qui font une centaine de morts dans les rangs des colons. Répression sanglante des forces coloniales. 45.000 morts selon la mémoire collective algérienne, 17.000 et 20.000 blessés selon les services américains de l’époque, les historiens se contenteront de parler de «milliers de morts». Assez pour approfondir la fracture entre autochtones et colons et pour refonder le mouvement nationaliste qui donnera la révolution algérienne, épique dans ses parcours, accomplie dans son aboutissement… L’insurrection de novembre 1954 qui est le point de départ de cette fabuleuse révolution algérienne.
Reste cette plaie… La France, prompte à reconnaitre le «génocide arménien», refuse encore de reconnaitre le mal fait et de s’excuser en conséquence… sujet de discorde entre les deux pays…

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