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mercredi 25 avril 2012

La communication, une arme


Ce jour, mercredi, a été choisi par le Regroupement de la Presse Mauritanienne (RPM), regroupement d’éditeurs de journaux auquel La Tribune appartient, pour organiser une journée de discussions entre les représentants des forces armées et de sécurité et ceux de la presse. Il s’agissait de permettre aux premiers de dire comment ils peuvent répondre aux attentes des seconds dans le cadre de la transparence en matière de communication.  
Des présentations de la direction de la communication et des relations publiques de l’Etat Major national, de la Garde nationale, de la Gendarmerie nationale, de la direction de la Sûreté nationale, des Douanes et une du RPM. Celui-ci, par la voix de l’un de ses membres (Isselmou Moustapha de Tahalil) a introduit la journée en présentant une note sur les attentes des journalistes.
La Direction de la communication de l’Etat Major a rappelé l’état dans lequel étaient nos forces armées quand les organisations terroristes ont décidé de s’en prendre à notre pays, jugé maillon faible de la zone. Les attaques de Lemghayti, de Ghallawiya et de Tourine (2005-2008) ont exprimé ce mépris affiché par ces organisations face à une armée …désarmée. Depuis trois ans, les choses ont changé. La mobilisation d’unités spécialisées dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé en général, ainsi que l’équipement des forces et la réhabilitation des bases fixes, la constitution d’une force aérienne, tout cela a permis, non seulement d’éloigner le spectre des attaques organisées à partir de l’extérieur, mais aussi d’anticiper ces attaques et d’apporter la peur dans le camp d’en face.
Sur les opérations, l’Armée a corrigé les premières erreurs se rapportant au manque de communication, en essayant d’accompagner la presse en lui fournissant les informations le plus rapidement possible, et en lui ouvrant les portes de l’Etat Major et des unités opérationnelles. Le temps de laisser la rumeur prendre le dessus est loin.
La communication qui a suscité le plus d’intérêt et de discussions reste celle de la Direction générale de la Sûreté nationale. Présentée par le Commissaire Divisionnaire Ould Adda, Directeur de la Surveillance du Territoire (DST), la communication a pris la forme d’une présentation sur l’immigration clandestine et du rôle de notre pays. On a appris que notre pays est devenu un pays d’accueil depuis que les Européens maîtrisent plus ou moins leurs frontières. Ils sont environ 50.000 immigrants à attendre une opportunité de départ pour l’Europe. Ils sont jeunes pour la plupart, sans qualifications particulières. Ils attendent et s’installent dans les villes en Mauritanie où ils ajoutent à la pression démographique déjà exercée sur les infrastructures sanitaires, celles de l’éducation, de la rue… Au cours des premiers mois de l’année en cours, 3113 immigrés clandestins ont été renvoyés vers les frontières mauritaniennes. 24.000 étrangers sont entrés, 8.495 d’entre eux sont restés. Pour une population urbaine comme la nôtre, ce chiffre constitue un danger réel. En effet, si l’on se projette sur le futur proche, on est surpris de constater qu’en quelques mois cette population d’immigrants s’installant chez nous, peut atteindre 90.000, l’équivalent des habitants de la ville de Kiffa, troisième concentration urbaine en Mauritanie. Par ailleurs, il y a aussi le fait que ces étrangers occupent des milliers de postes à pourvoir dans les sociétés minières en activité dans le pays. Ils seraient plus de dix mille à travailler aujourd’hui dans ces sociétés.
Comment faire pour trouver un équilibre entre la prise de conscience d’un tel défi sans verser dans la xénophobie ? C’est toute la question qui est posée aux autorités qui ont à traiter le phénomène, aux journalistes qui ont à le mettre en exergue.

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