La
réunion des Chefs d’Etats du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger
et du Tchad a permis le lancement effectif du G5 du Sahel. Un regroupement qui
vise la mutualisation des efforts et des stratégies déployées en vue
d’éradiquer le crime organisé sévissant dans la région.
Le
sommet a permis l’adoption des textes fondateurs du Groupe et du Programme
d’investissement prioritaire chiffré à 15 milliards de dollars environ, ainsi
que la désignation d’un Secrétaire Permanent en vue de la mise en œuvre des
décisions prises.
La
convention est le fondement juridique du regroupement. Elle se fonde sur «les
liens séculaires et multiformes qui unissent les peuples du Sahel» et a
pour objectif de «faire du Sahel un espace de paix, de prospérité et de
concorde». Elle part du principe qu’il n’y a pas de sécurité sans
développement, et vice versa.
La
convention énumère les défis que le regroupement des Etats devra relever :
«a. Le renforcement de la paix et la sécurité, la lutte contre
le terrorisme et la criminalité transfrontalière ; b. Le besoin
d’institutions démocratiques stables et pérennes avec une forte implication des
populations ; c. La nécessité de promouvoir les zones les moins
développées ; d. Le déficit en infrastructures et services de base
(transport, énergie, hydraulique et télécommunications) ;
e. La sécurité alimentaire et le pastoralisme ; f. Le
développement humain (démographie, santé, éducation, formation technique et
professionnelle) ; g. Les
changements climatiques et la gestion de l’eau».
A
travers cette convention, les Chefs d’Etats présents «réaffirment la
priorité qu’ils accordent à la sécurité et au développement de la région et
réitèrent leur plein engagement à promouvoir la démocratie, les droits de
l’Homme, et la bonne gouvernance». Ils s’engagent aussi à coopérer et à
négocier ensemble avec les partenaires techniques et financiers, publics et
privés en vue de réaliser leurs objectifs fixés d’un commun accord.
L’article
4 de la convention indique : «Le G 5
Sahel a pour objet : (i)
de garantir des conditions de développement et de sécurité dans l’espace des
pays membres ; (ii) d’offrir un cadre stratégique d’intervention
permettant d’améliorer les conditions de vie des populations ; (iii)
d’allier le développement et la sécurité, soutenus par la démocratie et la bonne
gouvernance dans un cadre de coopération régionale et internationale
mutuellement bénéfique et (iv) de promouvoir un développement
régional inclusif et durable».
L’article
5 quant à lui stipule : «Le G 5 Sahel contribue à la mise en œuvre des
actions de sécurité et de développement dans les Etats membres grâce notamment
: Au renforcement de la paix et la sécurité dans l’espace du G 5 Sahel ; Au
développement des infrastructures de transport, d’hydraulique, d’énergie et de
télécommunications ; A la création des conditions d’une meilleure
gouvernance dans les pays membres ; Au renforcement des capacités de résilience
des populations en garantissant durablement la sécurité alimentaire, le
développement humain et le pastoralisme».
Les Chefs d’Etats ont évalué positivement la situation
au Mali avant de demander la mise en place d’une patrouille composée des forces
africaines présentes dans le cadre de la MINUSMA et de l’Armée malienne. Ils
ont demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’entrevoir la possibilité
d’une intervention militaire en Libye avec l’assentiment de l’Union Africaine.
Ils ont aussi salué les efforts des Etats riverains du Lac Tchad en vue de
lutter contre Boko Haram. Ils ont enfin exprimé toute leur solidarité avec les
pays ravagés par l’épidémie Ebola.