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samedi 20 décembre 2014

Le G5 du Sahel est lancé

La réunion des Chefs d’Etats du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad a permis le lancement effectif du G5 du Sahel. Un regroupement qui vise la mutualisation des efforts et des stratégies déployées en vue d’éradiquer le crime organisé sévissant dans la région.
Le sommet a permis l’adoption des textes fondateurs du Groupe et du Programme d’investissement prioritaire chiffré à 15 milliards de dollars environ, ainsi que la désignation d’un Secrétaire Permanent en vue de la mise en œuvre des décisions prises.
La convention est le fondement juridique du regroupement. Elle se fonde sur «les liens séculaires et multiformes qui unissent les peuples du Sahel» et a pour objectif de «faire du Sahel un espace de paix, de prospérité et de concorde». Elle part du principe qu’il n’y a pas de sécurité sans développement, et vice versa.
La convention énumère les défis que le regroupement des Etats devra relever : «a. Le renforcement de la paix et la sécurité, la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière ; b. Le besoin d’institutions démocratiques stables et pérennes avec une forte implication des populations ; c. La nécessité de promouvoir les zones les moins développées ; d. Le déficit en infrastructures et services de base (transport, énergie, hydraulique et  télécommunications) ; e. La sécurité alimentaire et le pastoralisme ; f. Le développement humain (démographie, santé, éducation, formation technique et professionnelle) ; g.  Les changements climatiques et la gestion de l’eau».
A travers cette convention, les Chefs d’Etats présents «réaffirment la priorité qu’ils accordent à la sécurité et au développement de la région et réitèrent leur plein engagement à promouvoir la démocratie, les droits de l’Homme, et la bonne gouvernance». Ils s’engagent aussi à coopérer et à négocier ensemble avec les partenaires techniques et financiers, publics et privés en vue de réaliser leurs objectifs fixés d’un commun accord.
L’article 4 de la convention indique : «Le G 5  Sahel  a pour objet : (i) de garantir des conditions de développement et de sécurité dans l’espace des pays membres ; (ii) d’offrir un cadre stratégique d’intervention permettant d’améliorer les conditions de vie des populations ; (iii) d’allier le développement et la sécurité, soutenus par la démocratie et la bonne gouvernance dans un cadre de coopération régionale et internationale mutuellement bénéfique et (iv) de promouvoir un développement régional inclusif et durable».
L’article 5 quant à lui stipule : «Le G 5 Sahel contribue à la mise en œuvre des actions de sécurité et de développement dans les Etats membres grâce notamment : Au renforcement de la paix et la sécurité dans l’espace du G 5 Sahel ; Au développement des infrastructures de transport, d’hydraulique, d’énergie et de télécommunications ; A la création des conditions d’une meilleure gouvernance dans les pays membres ; Au renforcement des capacités de résilience des populations en garantissant durablement la sécurité alimentaire, le développement humain et le pastoralisme».
Les Chefs d’Etats ont évalué positivement la situation au Mali avant de demander la mise en place d’une patrouille composée des forces africaines présentes dans le cadre de la MINUSMA et de l’Armée malienne. Ils ont demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’entrevoir la possibilité d’une intervention militaire en Libye avec l’assentiment de l’Union Africaine. Ils ont aussi salué les efforts des Etats riverains du Lac Tchad en vue de lutter contre Boko Haram. Ils ont enfin exprimé toute leur solidarité avec les pays ravagés par l’épidémie Ebola.

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