Il
était une fois une route qui devait relier Al Ghayra (route de l’Espoir au
niveau de Al Ghayra) et Barkéwol, capitale de l’Aftout et grande porte du «triangle
de la pauvreté» rebaptisé «triangle de l’Espoir». Pour dire toute la
signification de cette infrastructure qui fait partie d’un programme de
désenclavement d’une région qui pourrait devenir l’un des greniers de la
Mauritanie après avoir été un foyer de pauvreté.
On
se souvient encore du lancement des travaux sur cette route par une société
chinoise qui a gagné le marché dans des conditions contestées par ses
concurrents. On nous disait qu’il lui faudra 24 mois pour être réalisée.
Quelques années (deux au minimum) après, on apprend que cette route est enfin
arrivée à Barkéwol, au moins dans sa première phase, l’enrobé devant être «mis»
avant février prochain.
A
l’orée de la ville, les travaux suivent le tracé du grand axe qui traverse la
ville de Barkéwol de part en part. Seulement voilà, la SOMELEC avait planté un
grand poteau pour installer les transformateurs et «distribuer»
l’électricité à tous les quartiers de la ville. La route ne peut passer à cause
de ce poteau implanté au milieu du tracé.
On
me dit que le député du département a commencé une démarche qui l’a mené à la
SOMELEC et dans les différents départements concernés. Il a dû prendre en
charge le déplacement d’une équipe pour évaluer la situation. Pour conclure à
la nécessité de débloquer trois millions pour déplacer le poteau. Depuis près
de trois semaines, la route n’avance pas parce que personne n’a voulu faire le
nécessaire, jusqu’à présent au moins.
Cette
affaire singulière nous enseigne que tout reste concentré à Nouakchott. Dans
toute la région de l’Assaba, il n’y a pas une grue pour déplacer ce poteau.
C’est le cas de toutes les régions de Mauritanie. C’est l’un des aspects
néfastes de l’échec de la décentralisation qui est restée au niveau de projet
malgré les efforts consentis. Dernier acte de cette volonté officielle, le
projet de Code des collectivités locales qui a failli être présenté en conseil
des ministres en février 2011. Un texte complet, récapitulant toute
l’expérience mauritanienne et proposant d’aller un peu plus sur la bonne voie d’une
décentralisation réfléchie.
Cette
histoire, malgré son entame, n’est pas une légende, mais elle permet de nous
rappeler à l’ordre afin de reprendre ce processus de décentralisation, là où on
l’a laissé. Avec l’espoir, cette fois-ci, de le mener jusqu’au bout.