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mercredi 5 novembre 2014

Le défi du poteau

Il était une fois une route qui devait relier Al Ghayra (route de l’Espoir au niveau de Al Ghayra) et Barkéwol, capitale de l’Aftout et grande porte du «triangle de la pauvreté» rebaptisé «triangle de l’Espoir». Pour dire toute la signification de cette infrastructure qui fait partie d’un programme de désenclavement d’une région qui pourrait devenir l’un des greniers de la Mauritanie après avoir été un foyer de pauvreté.
On se souvient encore du lancement des travaux sur cette route par une société chinoise qui a gagné le marché dans des conditions contestées par ses concurrents. On nous disait qu’il lui faudra 24 mois pour être réalisée. Quelques années (deux au minimum) après, on apprend que cette route est enfin arrivée à Barkéwol, au moins dans sa première phase, l’enrobé devant être «mis» avant février prochain.
A l’orée de la ville, les travaux suivent le tracé du grand axe qui traverse la ville de Barkéwol de part en part. Seulement voilà, la SOMELEC avait planté un grand poteau pour installer les transformateurs et «distribuer» l’électricité à tous les quartiers de la ville. La route ne peut passer à cause de ce poteau implanté au milieu du tracé.
On me dit que le député du département a commencé une démarche qui l’a mené à la SOMELEC et dans les différents départements concernés. Il a dû prendre en charge le déplacement d’une équipe pour évaluer la situation. Pour conclure à la nécessité de débloquer trois millions pour déplacer le poteau. Depuis près de trois semaines, la route n’avance pas parce que personne n’a voulu faire le nécessaire, jusqu’à présent au moins.
Cette affaire singulière nous enseigne que tout reste concentré à Nouakchott. Dans toute la région de l’Assaba, il n’y a pas une grue pour déplacer ce poteau. C’est le cas de toutes les régions de Mauritanie. C’est l’un des aspects néfastes de l’échec de la décentralisation qui est restée au niveau de projet malgré les efforts consentis. Dernier acte de cette volonté officielle, le projet de Code des collectivités locales qui a failli être présenté en conseil des ministres en février 2011. Un texte complet, récapitulant toute l’expérience mauritanienne et proposant d’aller un peu plus sur la bonne voie d’une décentralisation réfléchie.

Cette histoire, malgré son entame, n’est pas une légende, mais elle permet de nous rappeler à l’ordre afin de reprendre ce processus de décentralisation, là où on l’a laissé. Avec l’espoir, cette fois-ci, de le mener jusqu’au bout.

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