Le but du voyage en Afrique du Sud était de participer à une
session du Parlement panafricain (PAP, acronyme anglais) qui regroupe les 53
pays membres de l’Union Africaine. Le Président Ould Abdel Aziz devait, en tant
que président de l’UA, partager les commémorations du dixième anniversaire de l’instance
panafricaine. Ce qui explique la présence parmi la délégation de Mohamed Ould
Boilil, le président de l’Assemblée nationale.
Composé de 265 députés représentant tout le continent à raison de
cinq députés par pays, le PAP a tenu sa première session le 16 septembre 2004
en son siège situé à Midrand dans la banlieue de Johannesburg.
Première remarque, la présence très impressionnante des
représentants de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dont le
Président Mohamed Abdel Aziz – c’est comme ça qu’on l’appelle pour éviter la
confusion avec le nôtre auquel on accole le ‘Ould’ – devait prendre la parole
pour accuser le Maroc de tous les maux, y compris celui de «trafic de drogue»
(?). la première vice-présidente du PAP est une Sahraouie que mes compatriotes
appellent Sweylma Mint Beyrouk et qui porte un nom officiel autre que celui-là.
D’après tous, c’est elle qui est venue ici transmettre l’invitation du PAP au
Président Ould Abdel Aziz qui devait ajouter : «Comme nous nous préparons pour le sommet UE-Afrique qui se tiendra le
mois prochain, nous aimerions attirer l'attention sur l'accord de pêche conclu
entre l'Union européenne et le Maroc. Cet accord qui implique les territoires
sahraouis occupés en violation flagrante du droit international et l'opinion
juridique du Sous-secrétaire général de l'ONU aux affaires juridiques. Pour
cette raison, des mesures doivent être prises pour mettre fin au pillage des
ressources naturelles africaines». De quoi
poser problème aux Mauritaniens lors de ce sommet.
Yoweri Museveni a, dans son discours, longuement parlé de l’Afrique
et de ses insuffisances, «ses faiblesses qui irritent la convoitise des
autres». Faiblesses qui lui ont attiré les cycles de la traite négrière et
de la colonisation. Avant de prendre comme exemple l’affaire de la Libye et le
traitement qui en était fait par l’Occident. Il a rappelé comment «l’OTAN a
refusé à six chefs d’Etats africains d’aller en Libye, en terre africaine pour négocier
une solution à la crise». Le Président ougandais faisait allusion ici à l’épisode
qui a vu le Panel des chefs d’Etats africains dirigé par la Mauritanie à l’époque
obligé par l’OTAN de reporter un voyage à Tripoli où ils devaient expliquer la
solution «africaine» pour le conflit. Concluant que la situation
actuelle en Libye nous en dit long sur les véritables intentions des pays
occidentaux.
Jerry Rawlings, l’ancien président du Ghana, a lui aussi insisté
sur les déséquilibres du Monde et sur la perception que l’on a de l’Afrique. Il
a longuement expliqué le retard du continent et l’incapacité des pays qui le
composent à sortir de l’arriération. «La mauvaise gouvernance, les guerres
ethniques, le poids du passé…»
Dans son discours qui devait conclure les interventions
officielles, le Président Ould Abdel Aziz a transmis les félicitations des
dirigeants africains pour le «rôle central
dans l’ancrage des valeurs de la démocratie et de la bonne gouvernance dans
notre jeune continent».
Ajoutant à l’adresse des parlementaires : «vous représentez, honorables membres du parlement, la face rayonnante d’une Afrique qui, dans la modernité, restaure les traditions ancestrales africaines de tolérance et de sérénité du débat, en vue de dégager une profonde vision permettant d’aboutir à des solutions appropriées aux problèmes posés».
Relevant les défis majeurs auxquels le continent fait face : terrorisme, crime organisé transfrontalier et conflits armés «sont autant de menaces pour la paix, la stabilité et la sécurité dans différentes zones de notre continent». Mais aussi, la pauvreté, le chômage, les endémies et l’insécurité alimentaire.
Ajoutant à l’adresse des parlementaires : «vous représentez, honorables membres du parlement, la face rayonnante d’une Afrique qui, dans la modernité, restaure les traditions ancestrales africaines de tolérance et de sérénité du débat, en vue de dégager une profonde vision permettant d’aboutir à des solutions appropriées aux problèmes posés».
Relevant les défis majeurs auxquels le continent fait face : terrorisme, crime organisé transfrontalier et conflits armés «sont autant de menaces pour la paix, la stabilité et la sécurité dans différentes zones de notre continent». Mais aussi, la pauvreté, le chômage, les endémies et l’insécurité alimentaire.
Les stratégies à mettre en œuvre pour faire face à ces
défis, demandent un Parlement capable d’accompagner les gouvernements et de les
contrôler. C’est ici qu’apparait la nécessité de renforcer le rôle du PAP qui
atteindra sa maturité le jour où il commencera à légiférer.
Pour le
moment, le Président Ould Abdel Aziz se contente de dire : «A l’Union
Africaine dont mes frères Chefs d’Etat m’ont confié la présidence, on s’active
à tous les niveaux en vue d’élaborer et de mettre en œuvre une vision globale
permettant de réaliser une intégration économique continentale qui soit une
base d’une vision politique, traduisant l’espoir de nos peuples dans une
Afrique unique avec une seule voix».Et de conclure : «La jeunesse africaine aspire à l’édification d’une Afrique unique avec une seule voix et à votre écoute».