Naturellement. Mais c’est encore plus dur pour les
Mauritaniens. Au football comme dans la politique, on accepte difficilement la
défaite. On ne retiendra pas que notre équipe nationale participe pour la
première fois de notre histoire à une compétition de ce rang. On ne retiendra
pas qu’elle s’est trouvée dans une poule compliquée. On s’arrêtera au fait qu’elle
a perdu ses deux premiers matchs. Peu importe si elle a bien joué, peu importe
si des erreurs de l’arbitrage l’auront pénalisée, elle devait gagner. Si elle
ne gagne pas, elle ne mérite pas d’être soutenue par son public. C’est l’attitude
mentale à laquelle il faut s’attendre dans les heures qui viennent.
J’ai toujours été sidéré par cette attitude que l’on
retrouve partout chez nous et en toutes circonstances : le refus de la
défaite, le manque de discernement quand on n’a pas ce qu’on veut, le manque d’équité
quand c’est l’autre qui l’emporte face à nous.
On ne se dit pas qu’il va falloir faire mieux la prochaine
fois. Pour ce faire, préparer cette prochaine fois. On croit ferme que tout est
fini.
Notre équipe nationale revient de loin. Jamais elle n’a
participé à une compétition de niveau moyen comme la CHAN. Chaque fois qu’elle
a perdu, c’est avec des scores recors. Il y a deux ans ou un peu plus, une
équipe de jeunes est arrivé à la tête de la Fédération mauritanienne de
football après une rude bataille. Cette jeune équipe avait une ambition pour la
Mauritanie, un programme pour réhabiliter la confiance entre l’équipe et son
public. La moitié du chemin a été parcourue en peu de temps avec cette
qualification qui est en soi une réalisation. La collecte opérée à la suite du
voyage en Afrique du Sud a démontré le niveau de mobilisation des supporters. Tant
mieux. La solidarité ne s’exprime pas seulement en tant de malheurs, mais aussi
quand on s’apprête à vivre un bonheur de participer à une compétition
internationale. le football est le meilleur ambassadeur du pays et des efforts
doivent être entrepris pour le développer et faire aboutir les sacrifices.
Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, les Mourabitoune ont bien
joué et c’est l’essentiel.