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dimanche 23 novembre 2014

A chacun «sa» croisade contre l’esclavage

La loi 048/2007 criminalisant la pratique de l’esclavage a été l’objet d’un séminaire de sensibilisation autour de sa portée et de ses incidences. Organisé par l’ONG SOS-Esclaves dirigée par Boubacar Ould Messaoud, ce séminaire s’est ouvert à Aleg (Brakna) le 21 novembre et se poursuivra dans d’autres régions du pays, notamment le Trarza, cette semaine.
Selon les indications de l’ONG anti-esclavagiste, le séminaire a pour objectif de «renforcer les capacités de ses membres dans la compréhension de la Loi» et, certainement, de pousser vers son application avec rigueur.
Dans son allocution d’ouverture, le président Boubacar Ould Messaoud a rappelé le combat mené par son organisation depuis sa création en 1995. «La société mauritanienne, toutes composantes confondues, étant profondément inégalitaire, il s’impose à tous les courants progressistes de conjuguer leurs efforts car l’unité nationale ne peut se bâtir sans la liberté». Soulignant que l’objectif «n’est pas de confronter les esclaves et les esclavagistes car nous savons que maitres et esclaves sont acculés par le poids de l’héritage social, mais de les sensibiliser sur les moyens d’éradiquer le phénomène».
Le vieux combattant n’a pas manqué de rappeler : «Nous avons été arrêtés et jugés à Rosso en 1980 par un tribunal présidé par un colonel pour avoir osé mettre sur la table cette problématique», suite à quoi, «le régime de l’époque a fait la déclaration du 5 juillet 1980 condamnant l’esclavage». Mais 27 ans ont été nécessaires pour arriver à la criminalisation formelle de la pratique. C’est bien cette lenteur dans les procédures d’application des lois récriminant la pratique qu’il faut trouver la raison première de la radicalisation des discours.
L’adoption par le pouvoir actuel d’une feuille de route pour la lutte contre la pratique et ses séquelles, n’empêche pas le développement de discours hargneux autour de la question. Cette feuille de route n’a pas bénéficié de campagnes médiatiques à même de la faire connaitre.
Elle se déroule en 29 points qui commencent par la nécessité d’amender la loi 048/2007 pour permettre d’y inclure une définition sans ambiguïté de l’esclavage et qui continuent par l’exigence d’une discrimination positive envers les victimes, pour se terminer avec la mise en place d’un comité de suivi et l’élaboration d’évaluation périodique du travail accompli en la matière.
Dernièrement, le conseil des ministres a adopté la création d’un tribunal dédié exclusivement au traitement des questions liées à la pratique. Cette institution tarde à voir le jour sans qu’on sache pourquoi. 

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