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mercredi 15 octobre 2014

Deux villes, deux réalités ?


Quand on suit l’actualité sur une radio ou une télé occidentale, on nous parle d’une ville kurde, à la frontière entre la Syrie et le Turquie, une ville où se déroulent des combats violents entre les combattants de l’Etat Islamique et les milices d’autodéfense kurdes. On nous fait des parallèles entre les bandes islamistes surarmées et bien organisées et les milices kurdes qui n’ont que le courage pour faire face à la barbarie.
Sur une chaine arabe, la ville s’appelle Ayn-el-Arabe (l’œil des Arabes). Les habitants ne sont pas seulement kurdes. Sur les chaines d’obédience saoudiennes ou qataries, on nous parlera surtout des réfugiés et du rôle des rebelles «modérés» qui se battent pour faire tomber le pouvoir de Bachar Al-Assad. Sur les autres chaines, on donnera la parole aux habitants qui parlent un Arabe syrien et qui soutiennent Al-Assad et demandent l’intervention de l’Armée arabe syrienne (al jaysh al-araby essoury) et pas celle de l’Occident. Sur ces chaines, les Kurdes qui prennent la parole ne revendiquent pas l’indépendance par rapport à la Syrie. Au contraire, ils mettent en garde contre toute tentative de partition du pays. «C’est l’Armée syrienne, le gouvernement syrien qui peuvent nous sauver et non les frappes aveugles des puissances étrangères dont celles ennemies de notre pays et de notre peuple».

Qui croire ?

Plus que par le passé, la manipulation des médias fait désormais partie de la guerre menée en vue de la conquête du Monde. Seulement, elle est plus évidente, plus vulgaire aujourd’hui parce que le zapping nous permet de faire la comparaison entre les informations qui sont données par telle ou telle partie. On se souvient encore de ces reportages dont l’objectif était de nous faire croire que ce sont les «pauvres israéliens» qui sont à plaindre, eux qui subissent les attaques ininterrompues de l’armada terroriste des Gazzawis (habitants de Gazza). On se souvient encore de cette image du secrétaire général de l’ONU, psalmodiant quelques excuses devant le Premier ministre israélien sous les ordres duquel l’Armée était en train de détruire Gaza, y compris les écoles ouvertes par le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Le voilà aujourd’hui qui essaye de se rattraper en dénonçant le trop de violence dont a été victime l’enclave palestinienne. Est-ce suffisant ? est-ce trop tard ?
Le monde est ainsi fait : la communication est devenue une arme déployée en même temps que les missiles et les légions. Elle est même une arme plus dangereuse que toutes les autres pour ce qu’elle peut produire de destruction du moral et de manipulation de la réalité.
En attendant de savoir qui dit vrai, des milliers de civils sont pris au piège d’une guerre qui ne les concerne pas, une guerre qu’ils subissent sans discernement. De partout leur tombent sur la tête bombes guidées, obus, roquettes, missiles «intelligents»… Des milliers de morts dont on parle rarement. Des milliers de réfugiés. Un chao total qui enfonce encore la région dans l’inconnu.

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