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vendredi 5 septembre 2014

Rififi chez les syndicalistes

Le Conseil des ministres du 4 septembre a adopté «le projet de décret relatif à la détermination de la représentativité des organisations syndicales». Une vieille revendication de certains syndicats et qui vise à rétablir une forme de justice à même d’assurer une équitable représentation des organisations syndicales dans les conseils d’administration de la CNSS notamment. Mais le décret est surtout le prélude nécessaire à l’engagement d’un dialogue social parce qu’il vise à fixer des critères de choix basés sur la représentativité réelle. Il est aussi l'occasion de savoir qui va représenter les travailleurs dans les conférences internationales du BIT.
Environ 21 organisations sont actives sur la scène mauritanienne. Jusqu’à présent, ces syndicats sont traités au même pied d’égalité, sans pise en considération de leurs poids respectifs. Ce qui crée des dysfonctionnements quant à l’équité dans les affectations d’aide et de postes de responsabilité. Des syndicats qui n’ont d’existence que quelques éléments et un cartable, son parfois mieux traités que les organisations les plus en vue comme la CGTM (confédération générale des travailleurs de Mauritanie), la CNTM (confédération nationale des travailleurs de Mauritanie), la CLTM (confédération libre de Mauritanie), et l’UTM (union des travailleurs de Mauritanie, organisation-mère).
En fait et comme dans tous les secteurs, le syndicalisme a connu un foisonnement extraordinaire avec la libéralisation. Il a d’abord épousé les contours des clivages politiques, chaque syndicat étant l’émanation d’un groupe ou d’un parti politique. Dernière étape de ce processus de récupération de l’activisme syndical par les partis politiques, est la collision entre ces syndicats et les politiques au sein du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU).
Pour revenir aux nouvelles dispositions, elles préparent donc le dialogue social qui demande à fixer les règles qui permettent de classifier les organisations. Ce n’est pas par hasard si la CGTM est la seule centrale qui célèbre l’adoption d’une vieille revendication pourtant collective. C’est parce que cette centrale est la mieux implantée dans tous les secteurs de la vie. Seule cette centrale peut assurer les 30% de représentants exigés.
Cette situation annonce de sérieux clivages entre les centrales, la plupart d’entre elles essaieront de dénoncer le nouveau projet. N’empêche qu’il s’agit là d’un pas important vers la normalisation des rapports entre les intervenants sociaux.

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