Pages

vendredi 8 août 2014

A qui la faute ?

Le Président Barak H. Obama craint «un génocide en Irak» du fait des actions de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Da’ish) qui «s’en prennent aux minorités religieuses». Entendez les Chrétiens et les Yazidis (une survivance du Zoroatrisme) existant encore dans les montagnes du Nord irakien. Ces populations sont effectivement la cible des attaques des groupes armés criminels qui ont fait main basse sur une partie de l’Irak après avoir échoué en Syrie. Des groupes qui ont d’abord ciblé les groupes sunnites kurdes et arabes. Mais cela importe peu aux yeux des Etats Unis qui envoient maintenant leurs avions pour «des frappes chirurgicales» pour «sauver Chrétiens et Yazidis face à la barbarie islamique».
Les crimes commis par l’EIIL sont certes abominables et ne peuvent en aucun cas être justifiés par la religion. D’ailleurs, ces combattants ont tué plus de Musulmans Sunnites ou Chiites que de Chrétiens, de Juifs ou autres religions minoritaires dans cette partie du monde. La communauté internationale a devoir d’assistance à ces peuples menacés par ces fous. Tous les peuples du monde ont droit à cette assistance quand ils subissent la barbarie, quand ils font l’objet d’une extermination systématique… tous les peuples… y compris celui de Palestine, y compris les Musulmans de la Centrafrique, ceux de Myanmar… Ce n’est pas la logique qui carbure la machine de guerre américaine. Nous n’allons pas nous étaler là-dessus.
Mais le plus important à souligner ici, c’est l’échec de Da’ish en Syrie face à une armée syrienne contre laquelle toutes les forces régionales et internationales – à part peut-être l’Iran et certainement le Hezbollah – se sont liguées. Trois ans de guerre, de soutien aux groupes terroristes de Da’ish qui ont finalement perdu le terrain conquis au début de la guerre civile. Pourquoi l’Irak qui a bénéficié du soutien effectif des Etats Unis et de l’Occident en général s’est effondré devant les combattants de Da’ish ? Pourquoi le dispositif construit et mis en place par les occupants américains n’a pas tenu ?
Parce qu’il s’agit d’un dispositif d’occupant. L’administration héritière des Américains – installés par eux -, cette administration, ce système politique n’a pas su traduire les espérances du peuple irakien. En partant les Américains, ont laissé le chao derrière eux. En arrivant c’était certainement leur objectif premier.
Revenons en arrière, l’Irak de Saddam Hussein, nonobstant les dérives autoritaristes certaines, ne souffrait ni la misère, ni l’ignorance, ni les violences confessionnelles… Ce fut un pays où tout citoyen avait droit aux études, au travail, à l’accès aux soins gratuits, à la paix… Ce fut un pays où il faisait bon vivre, où les gens sortaient prendre un café, où ils se mélangeaient sans distinction de confession religieuse, où le gouvernement reflétait parfaitement la composition sociale…
Le premier embargo contre l’Irak a permis de mettre à genoux le pays et l’effort social public. Le deuxième embargo, puis l’occupation ont fait le reste.
L’Irak abandonné par les Américains est un chao indescriptible. C’est aujourd’hui un pays détruit, exsangue, meurtri à jamais, impossible à reconstruire et même à réunifier. Les inimités sont trop fortes pour reprendre la vie en commun…
Si l’on en est là, c’est bien à cause des interventions américaines et occidentales en général. Ils sont responsables des malheurs qui arrivent en Irak… de ceux qui arrivent en Palestine… en Syrie… en Libye… au Yémen… au Pakistan, en Afghanistan, au Liban, en Egypte, en Somalie, au Congo, en Centrafrique, au Rwanda, au Zimbabwe, en Guinée, en Côte d’Ivoire, en Indonésie, au Myanmar, en Ukraine, en Amazonie… partout où les guerres détruisent, où les violences divisent, où les guerres d’extermination sont menées, on les retrouve inspirer, soutenir, armer, frapper, manigancer, piller, détruire, renverser les rapports… tout ça pour satisfaire les appétits de plus en plus voraces… appétits de pouvoirs… politiques, économiques, financiers, militaires…

Quand on entend parler de «l’option zéro victime» choisie par les Appareils militaires des plus forts, il faut y voir un aveu terrible : les guerres d’aujourd’hui ne sont pas défendables moralement, aucune d’elle ne peut justifier la mort d’un soldat… tristes logiques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire