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jeudi 9 janvier 2014

Les fruits de la mer

C’est par communiqué de la représentation de l’Union Européenne à Nouakchott que nous apprenons que l’UE «vient de verser un montant de 67 millions d’Euros, soit plus de 26 milliards d’Ouguiyas, comme contribution annuelle dans le cadre de l’accord de pêche». Et le communiqué d’expliquer : «Dans le cadre du Protocole de mise en œuvre de l'Accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'UE et la RIM, qui arrivera à échéance le 15 décembre 2014, l'Union européenne a rempli un de ses engagements majeurs en effectuant le paiement de 67 millions d'Euros sur le compte de la Banque centrale mauritanienne au titre de la contrepartie financière annuelle pour l’année 2014.
Ce versement est l'une des expressions de la longue et fructueuse coopération entre l'Union européenne et la République islamique de Mauritanie dans le secteur de la pêche. 
L'Union européenne souhaite que ce partenariat privilégié se poursuive et se renforce dans le contexte des négociations du futur protocole qui auront lieu au cours de l'année 2014.
Pour rappel, la contrepartie financière est relative à l'accès des navires de l'Union européenne aux zones de pêche mauritaniennes et dans les conditions définies d'un commun accord par les deux parties. Celles-ci s'engagent à promouvoir une pêche responsable sur la base des principes d'une exploitation durable des ressources halieutiques et des écosystèmes marins
».
Ce versement arrive alors que la Mauritanie vit encore l’atmosphère de l’après-élections (législatives et municipales), élections dont le déroulement a été jugé satisfaisant par la représentation de l’Union Européenne à Nouakchott.
Il faut rappeler que le protocole signé le 26 juillet 2012 a fait l’objet d’une campagne sans précédent de la part d’opérateurs européens, particulièrement espagnols, et mauritaniens. Tous y voyaient une menace durable pour leurs intérêts. L’Accord, malgré cette campagne, a fini par être entériné par le Parlement européen par une écrasante majorité.
Pour la première fois, les négociateurs mauritaniens dirigés par l’ancien directeur de la Surveillance maritime Cheikh Ould Baya, ont traité d’égal à égal avec leurs vis-à-vis. Aucune interférence politique n’a réussi à faire dépasser les raisons scientifiques et techniques qui dictaient à la Mauritanie de rechercher l’accord le plus profitable et à l’Union Européenne de respecter le droit aux autres de jouir justement (et normalement) de leurs richesses. Tous avaient prétexté le respect de l’environnement et le souci de pratiquer une pêche prenant en compte les impératifs de l’environnement et de l’équité dans les rapports.
Pour la première fois aussi de l’histoire du pays, ce qui est reproché (par les détracteurs de l’accord) n’est pas la corruption ou le manque de transparence, mais le fait d’avoir plus de profit et d’avantages à notre pays. On est loin de la période où les accords étaient signés au terme d’un ou deux voyages à Bruxelles et où les rounds de discussions se faisaient autour d’un café entre amis de fortune.
Le présent Accord prend fin en décembre 2014. Les discussions pour son renouvellement commenceront dès mars. La philosophie qui a dicté le comportement des Mauritaniens est toujours la même : préserver la ressource, notamment par l’exclusion des étrangers de la pêche céphalopodière qui permet aussi de faire profiter plus et mieux les Mauritaniens de la ressource nationale, augmenter les emplois, assurer le contrôle des prises par le débarquement et vendre mieux sa ressource. Reste à savoir si les négociateurs seront les mêmes. 

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