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samedi 25 janvier 2014

En attendant de voir…(2)

Si ce qui doit arriver arrive, c’est normalement Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Lemine, le président de l’UPR qui doit hériter la présidence de l’Assemblée nationale. Avec sa confortable majorité de députés et ses soutiens au sein des autres partis «frères», il n’aura aucun mal à diriger convenablement la future Assemblée qui sera plus hétéroclite – pour ne pas dire pluraliste – et plus bruyante que celle d’avant. A sa gauche comme à sa droite, le président de l’Assemblée devra constamment jouer les équilibristes et les facilitateurs. Dans ce chao annoncé, l’on aura besoin de calme et d’écoute. Dans le camp de la Majorité, Ould Mohamed Lemine est tout indiqué.
La logique qui doit guider à la constitution du gouvernement est celle qui promet la vieille formule du temps de Ould Taya : «le changement dans la stabilité». A quelques semaines de la présidentielle, le pouvoir ne peut pas se permettre de grandes ruptures. D’où la nécessité pour lui de rassurer ses soutiens actuels. Il ne peut pas non plus faire semblant que «tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes». D’où l’exigence d’une promesse de changement.
Cette logique pourrait conduire le Président Ould Abdel Aziz à maintenir son Premier ministre actuel Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf. Auquel cas, on expliquera qu’il préfère garder celui qui l’a accompagné au lendemain du coup d’Etat du 6 août 2008, qui a dirigé le gouvernement de sortie de crise de juillet 2009 et auquel il a depuis renouvelé sa confiance. Une façon d’éviter à choisir entre différents postulants dont la proximité pourrait bouleverser le dispositif actuel.
La même logique pourrait conduire à la nomination d’un Premier ministre, jeune technocrate, faisant partie ou non de l’actuelle équipe, détribalisé, plus ou moins indépendant de l’influence des groupes d’affaires proches ou non de l’actuel pouvoir. Auquel cas, le risque de faire le mauvais choix et de devoir se rattraper à quelques semaines d’une échéance qui n’est pas gagnée d’avance, ce risque est gros.
Jusque-là le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a été imprévisible dans ses choix. Ce qui amène à croire que la situation reste ouverte. Tout peut arriver. Y compris une alliance avec un parti d’opposition auquel sera confiée la mission de constituer un gouvernement. Ou au moins, l’ouverture du futur gouvernement sur une partie de cette opposition.
Reste que de l’autre côté, l’Opposition s’organisera forcément autour de Tawaçoul qui prendra la tête de l’Institution de l’Opposition Démocratique. Le bureau qui en sortira comportera aussi un représentant des partis d’opposition qui auront fait ce choix. Reste à identifier qui sera le chef de file de l’Opposition. Si le renouvellement des deux tiers du Sénat n’est pas décidé au plus vite, le président de Tawaçoul, Jemil Mansour ne pourra être à ce poste. Il va falloir chercher au sein des élus du parti le plus apte à mener à bien les futures concertations avec le pouvoir.
En réalité, tout ce qu’on peut dire reste du domaine du supposé, de l’analyse donc du probable… Cela peut servir justement à occuper en attendant de voir si ce qui doit arriver va arriver comme on peut s’y attendre.

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