Increvable El Qassem Ould Bellali ! l’actuel
député de Nouadhibou, ancien Maire de la ville, ambitionne encore d’y revenir. D’ailleurs
il ne pense qu’à ça. Même s’il se dit prêt à briguer et le siège de Maire et
celui de député, c’est le premier qui lui importe.
Hier, au cours d’une conférence de presse à
la maison des jeunes de Nouadhibou, Ould Bellali a invité ses soutiens à s’inscrire
en masse sur les listes électorales. Parce qu’il entend briguer des mandats au
cours des échéances futures.
Passé Maire de la ville en 1996, El Qassem
Ould Bellali a marqué sa municipalité qu’il a su moderniser et doter de
nombreuses infrastructures dont une voirie moderne, un hôpital, des centres de
santé, des écoles… Sa période a été aussi celle de la propreté de la ville et
de l’organisation efficiente des services de la Mairie. D’où la popularité dont
il a toujours joui auprès des populations locales. Même ses ennemis lui
reconnaissent cette popularité.
En 1998, l’Appareil administratif et
sécuritaire se ligue contre lui pour empêcher sa cooptation par le PRDS qui
présente finalement Abdallahi Ould Minnih. Le système reproche à Ould Bellali
son refus de «collaborer» en mettant
les moyens de la Mairie au service des renseignements d’alors et des
dignitaires. Il réussit à liguer contre lui l’ensemble des apparatchiks du
régime : des ministres de l’intérieur, des Walis, du directeur général de
la sûreté nationale, de l’Armée, du PRDS…
Atypique et très rebelle, il est mis à l’écart
pour inconvenance avec le système d’alors. En 2006, au lendemain du coup d’Etat
de 2005, il se présente et fait passer une bonne partie de sa liste au conseil
municipal. Pas assez cependant pour se passer des conseillers de l’Opposition. Il
appartenait alors au parti Renouveau démocratique (RD) de Moustapha Ould
Abeiderrahmane qu’il avait réussit à remorquer pour en faire un député grâce à
son score à Nouadhibou.
Ould Bellali est sûr de passer Maire de la
ville. Surtout que les partis dont le sien avaient signé un accord de report
automatique sur le premier d‘entre eux. Sévères joutes entre lui et les autres
partis qui veulent marchander leur soutien et dont les représentants locaux ne
sont pas forcément pour l’élection de Ould Bellali au poste. Déchirures et
trahisons. C’est Fadel Ould Tmâne, un candidat APP finalement exclu du parti,
qui prend la Mairie. Un coup difficile à digérer pour Ould Bellali qui se lance
à nouveau pour la conquête de la Mairie de Nouadhibou.
Quoi qu’en disent ses détracteurs, il est l’homme
politique le plus populaire de Nouadhibou. «Même
dans sa traversée du désert, il continue de faire de la politique locale. Il fait
du porte-à-porte et ne se coupe jamais de la masse, explique un observateur. Ce
que vous prenez vous pour de la dépréciation quand il s’en prend avec véhémence
aux différents acteurs, est perçu par la masse comme une preuve de courage et
de franchise…» Certainement.