La
classe politique égyptienne ne semble pas pouvoir trouver la voie de sortie de
crise, une vraie crise cette fois-ci. Ce ne sont pas les vociférations des
Frères de Mauritanie qui vont leur faire trouver la voie. Parce que le
processus égyptien semble prendre «la route du Mali», c’est plutôt vers
le modèle malien qu’il faut lorgner désormais et non vers celui de la
Mauritanie.
Il
faut s’attendre à une guerre civile, en tout cas des violences sans fin,
probablement quelques mouvements autonomistes parmi les habitants du Sinaï ou
chez les Coptes. Avec en prime les risques de voir les groupes armés islamistes
reprendre l’option des armes.
Nous
avons déjà cette forte probabilité de voir Mohamed El Baradea occuper le poste
de chef d’un gouvernement de transition. Un astrophysicien, sans véritable
expérience politique et très contesté par une bonne partie de la classe
politique, dirigera un gouvernement dans un contexte difficile et qui demande
un grand élan de solidarité et une grande force de dépassement de soi. Pratiquement
dans les mêmes conditions qui ont été celles du Mali quand Modiba Diarra, l’autre
astrophysicien, a pris la direction du gouvernement de transition de son pays.
Il a échoué et fait perdre du temps au Mali. Très probablement comme le fera El
Baradea.
Le
problème pour le Monde arabe, c’est que ce qui arrive en Egypte va forcément
influer sur l’ensemble des pays de cet ensemble. L’Egypte étant le plus peuplé
de tous et celui dont le rayonnement a irradié tout l’espace.
Nous
en sommes encore à tirer les conclusions de ce qui est arrivé pour comprendre
comment en est-on arrivé à ce stade. Et nous allons dire qu’il s’agit là de la
première manifestation du retour de manivelle sur les apprentis-sorciers qui
ont manipulé la scène arabe ces dernières années nous amenant à croire à des
révolutions qui n’étaient en fait que des mouvements sociaux dont l’élite
politique n’a pas su profiter pour proposer des projets de société viables et
vendables.