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lundi 1 avril 2013

L’UPR à la conquête du pouvoir


Me Hamdi Ould Mahjoub n’est plus le ministre de la communication et des relations avec le Parlement. Il a été remplacé hier soir par Mohamed Yahya Ould Horma jusque-là Chargé de Mission à la Présidence de la République et 1er Vice-Président de l’Union pour la République (UPR), le parti au pouvoir.
On attendait Ould Horma aux finances, lui l’ancien directeur général des impôts, des douanes, haut fonctionnaire du département où il a acquis la réputation d’«incorruptible» au temps où la corruption et l’indélicatesse dans la gestion des affaires étaient des valeurs cultivées par le système auquel il a néanmoins appartenu. Le voilà qui va donc à la communication. D’où l’«indice» politique de ce remaniement.
En même temps que lui, Aïcha Vall Mint Vergès prend le portefeuille des affaires sociales, de l’enfance et de la famille. Elle est la responsable des femmes au sein de l’UPR. Ould Horma est la deuxième personnalité du parti. C’est pourquoi on pense ici et là qu’il s’agit d’un remaniement politique qui met en scelle, pour la première fois, le parti au pouvoir. Et ce au moment où l’on a les élections législatives et municipales en perspective et à quelques mois du lancement de la précampagne présidentielle de 2014.
L’UPR fait main basse sur la communication : le directeur de l’Agence d’information est un secrétaire exécutif du parti, comme le directeur adjoint de la TVM dont le boss est membre du Conseil national du parti. Ce qui ne veut pas forcément dire que le Président a décidé de reprendre en main un secteur qui n’arrive pas à s’affranchir de l’autorité de l’Exécutif. L’un des acquis sous l’exercice de Me Ould Mahjoub aura été justement l’institution de lois et règlements transformant les médias «officiels» en «service public». C’est avec lui qu’il ya eu aussi la libéralisation de l’audiovisuel, la dépénalisation du délit de presse, l’institution de l’aide publique à la presse privée, la loi régissant la presse électronique… Même si l’ouverture des médias publics reste timide, elle a quand même été amorcée ces derniers mois. Plus ou moins bien.
C’est le challenge qui attend Ould Horma dans l’immédiat : pouvoir donner le gage que la volonté politique d’ouverture est réelle et qu’elle doit être accélérée pour permettre aux différents acteurs de s’exprimer sans difficulté et en toute équité. Pour ce faire, il ne doit pas perdre de temps à savoir comment, il doit accélérer le processus déjà en cours en s’adressant directement aux acteurs pour leur réaffirmer cette volonté de n’oublier personne.
En moins de cinq semaines, le Président Ould Abdel Aziz a, par deux fois amené du sang neuf «dans» son gouvernement. Pas assez cependant pour y voir un réel changement de cap ou une ouverture. En effet, si l’on veut continuer dans la logique du dialogue dont les conclusions ont permis de mettre en place la CENI, laquelle a fixé un deadline pour les élections municipales et législatives, il faut bien agir sur d’autres leviers dont l’intérieur. C’est pour quand ?