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samedi 30 novembre 2013

Les «pesh-partis» s’en prennent à la CENI

Une trentaine de partis ont signé une lettre adressée au Président de la République lui demandant d’annuler les élections. A entendre leur porte-parole, on croirait à une conspiration nationale dans laquelle les partis comme APP, Al Wiam et Tawaçoul participent selon lui. Ces partis auraient été en première ligne dans la dénonciation de la CENI, «juste pour faire semblant». Ajoutant qu’«ils ont reculé aujourd’hui». furieux, le porte-parole qui s’exprimait sur une télévision privée, a qualifié la CENI de «rassemblement de pacotille» (jmaa’a min lekhrouti). Oubliant peut-être qu’il s’agit de l’une des Institutions de la République qui mérite le respect. Ne serait-ce que parce qu’elle est plus légitime qu’un parterre de partis constitués à la va-vite et n’ayant aucune assise populaire.
Dans le secteur de la presse, il existe une «qualité» appelée publiquement «Peshmergas». Même si je n’ai jamais accepté d’utiliser un tel vocable pour ce qu’il comporte d’insultes pour tout le monde : pour les combattants kurdes qui sont assimilés à des hordes de prédateurs, pour les concernés (ainsi qualifiés) pour ce que cela laisse supposer de dénuement et de mesquinerie.
Aujourd’hui je suis tenté de sacrifier mes appréhensions pour dire que ce qui est décrit par une telle formule existe finalement partout en Mauritanie. Surtout au sein des partis. Le même principe qui fait qu’on va à la presse parce qu’on n’a rien à faire d’autre et qu’on estime que cela peut être une source de revenus faciles, c’est bien ce principe qui dicte la prolifération des partis. Pour vous dire, les trente partis signataires de la pétition ne rassemblent pas 6000 voix entre les quatre scrutins. Comment alors revendiquer la mise à mort d’un processus qui peut être sauvé ? d’ailleurs à qui fallait-il demander l’annulation des résultats ? n’est-ce pas à la CENI qui a désormais la mission de décider en la matière ?
J’ai été choqué par les propos du porte-parole des partis révoltés. Pour leur violence gratuite vis-à-vis d’une Institution qui a besoin d’être soutenue pour corriger ses erreurs et pouvoir légitimer les processus futurs.
Oui la CENI a commis des fautes à cause de dysfonctionnements explicables du reste. Mais cela ne lui dénie pas la capacité à se corriger et à vaincre ces manquements dans le futur. Pour ce faire, les Sages doivent reprendre rapidement les choses en main et monter au créneau pour expliquer ces dysfonctionnements.
Deux centres de faiblesse pour la CENI : les opérations électorales et la communication. La première a été en-deçà de ses capacités réelles, sinon elle a péché par mauvaise foi. La seconde n’a pas joué son rôle. Il suffit de se reporter au site de la CENI pour s’en apercevoir.

Mais tous les manquements ne justifient pas la qualification de «pacotille».

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