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lundi 7 octobre 2013

Chronique d’un déchirement inévitable

Il y a quelques semaines, l’Union des forces progressistes (UFP) réagissait à l’annonce par la CENI de la date du 12 octobre comme date du scrutin : elle décidait de boycotter si les conditions consensuelles ne sont pas fixées pour garantir la régularité optimale des élections. Il (le parti) suivait en cela la décision de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), dont il fait partie.
Entretemps, le report des élections a été décidé et un dialogue a été ouvert entre la Majorité et la COD. C’est d’ailleurs le Président de l’UFP, Mohamed Ould Maouloud qui a dirigé la délégation de la COD à ce dialogue.
Alors qu’il était plongé dans ces pourparlers qui semblaient s’enliser, le Comité Permanent de son parti tenait une réunion et décidait, à la majorité des présents, de participer aux élections. Cette réunion s’est tenue sous la présidence de Mohamed Ould Khlil, l’un des vice-présidents. Elle entérinait ainsi un processus de préparation aux élections lancé bien avant quand le parti avait demandé à ses structures de terrain – celles qui sont directement concernées par la préparation des candidatures – de se préparer à toutes éventualités. Certaines de ces structures avaient effectivement préparé les dossiers dans la perspective, inévitable pour elles, de la participation du parti qui a toujours fait de ce principe, celui de la participation, l’une de ses options stratégiques fondamentales. Devant la décision de report et l’ouverture d’un dialogue, il était plus qu’évident que le parti allait décider la participation.
Devant l’urgence, le Comité Permanent a donc décidé de participer malgré les protestations de Mohamed Ould Khlil qui dira plus tard que le vote s’est déroulé alors qu’il était sorti prier (?). Lui, le chef de file des «boycottistes» a expliqué que le Comité Permanent n’est pas habilité à prendre la décision et n’a pas voulu entendre ceux pour lesquels, les derniers développements sur la question méritaient une nouvelle appréciation du parti et de ses structures dirigeantes. Cette appréciation devait mener à leurs yeux vers la participation qui permettrait au parti de rester dans le jeu, de consolider ses acquis en matière d’animation du jeu démocratique et de mobiliser ses bases autour de ses principes fondamentaux. Les «participationnaistes» réussissent à faire passer la décision de participer en mettant en minorité le président Mohamed Ould Maouloud revenu diriger la réunion du Comité Permanent entre deux rencontres de la COD. Au cours de cette réunion, Ould Maouloud sera obligé de parler le langage du cœur en prétextant «la honte» pour le parti de devoir «trahir la COD». Rien à faire.
Alors, dernier recours, le Bureau Exécutif, instance politique dirigeante du parti devra se prononcer dans les 24 heures qui viennent après le report de la réunion qui devait se tenir dimanche. C’est finalement ce mardi que la réunion doit décider d’entériner ou non le dépôt des listes. Ce report de la réunion doit donner du temps pour que les pressions s’exercent afin de trouver une solution n’exigeant pas un vote qui sera certainement en faveur de la participation.
Quoi qu’il en soit, le parti UFP traverse sa première grande crise. Une décision de boycott va nécessairement exclure le parti dans le moyen et long terme, en plus du fait qu’elle pourrait entrainer dans l’immédiat une indiscipline en son sein (refus des candidats de retirer les listes).  Les tergiversations seront plus coûteuses en termes de cohérence et de cohésion que toutes les attaques dont le parti pourrait faire l’objet le parti à la suite d’une décision de participation de la part de ses détracteurs à l’intérieur ou à l’extérieur de la COD.
Si par contre la décision est d’entériner la décision de participer, ce serait désormais une façon de désavouer le président et son choix. Auquel cas, Mohamed Ould Maouloud pourrait recourir à la menace de la démission.
Dans l’un ou l’autre des cas, l’UFP se trouve à un tournant de son histoire : ni le parti, ni son président ne s’en sortiront indemnes (politiquement). Parce que l’un ou l’autre devra être sacrifié, même temporairement : on peut imaginer une démission du président qui pourra être refusé ultérieurement (pendant ou après les élections). Le parti aura alors fait preuve de «démocratie» en mettant en minorité son chef qui en aura tiré les conclusions, quitte à récupérer plus tard ce chef emblématique et jusque-là indispensable.

N.B : Le texte de base du parti dit : «L’option stratégique de l’Union des Forces de Progrès pour l’accès au pouvoir est celle de la voie pacifique fondée sur une majorité démocratique du peuple.

de contribuer à l’instauration d’une démocratie apaisée, à travers un processus de changements positifs graduels alliant les luttes, le dialogue et les réformes consensuelles ; 
- d’exploiter tous les espaces de liberté et d’expression démocratique, et de faire des circonscriptions gagnées, par le biais des compétitions électorales, des champs d’expérimentation et de diffusion d’un type nouveau de gestion de la chose publique et de relations avec les citoyens ; 
- de rallier à sa politique les forces et les couches sociales les plus larges possible (hommes d’affaires soucieux de l’intérêt national, intellectuels démocrates, personnalités patriotes) afin de renforcer le camp des forces de changement et d’accélérer l’avènement d »une alternance viable. L’union des forces de progrès est une organisation patriotique démocratique et progressiste
»

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