Le
même cadre que celui choisi pour la première version du dialogue, celle que la
COD avait rejetée sous prétexte de «préalables nécessaires».
C’est cette même COD qui, deux ans après, vient ici chercher quelques «ouvertures»
à même de justifier aux yeux de ses militants le revirement ainsi opéré :
de l’exigence du départ du régime et de sa démission à sa reconnaissance et à
sa sollicitation. Oubliés les préalables qui avaient pourtant bloqué lors de la
première version du dialogue.
Pour
la COD, le même homme pour diriger les pourparlers, Mohamed Ould Maouloud,
président de l’Union des forces du progrès (UFP) et qui avait, nous l’avons
rappelé dans un précédent posting, dirigé l’équipe du FNDD à Dakar. La base du
dialogue est visiblement le document publié au lendemain de l’annonce de la
date des élections par la CENI. Document par lequel la COD demandait que
l’organisation des élections soit confiée à un gouvernement autre que celui
dirigé par Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf et sous une présidence autre que
celle de Mohamed Ould Abdel Aziz. Elle exigeait aussi une CENI refondée sur une
base partisane où elle aura sa part de représentants. Mais aussi une «neutralisation»
des commandements militaires et sécuritaires.
Côté
Majorité, on note aussi la présence de deux des acteurs de l’Accord de
Dakar : Mohamed Yahya Ould Horma qui a dirigé Dakar II et Me Sidi Mohamed
Ould Maham qui a participé aux deux phases de discussions. Le défi pour la
délégation est de pouvoir tenir sans fléchir sur l’essentiel. Ne pas accepter
de faire de la CENI une institution partisane pour les risques que cela
comporte pour la démocratie dans un pays comme le nôtre. Ne pas accepter de
reporter les élections parce que cela donnera un air de «pas sérieux» à
tout ce qui est fait. Mais accepter tout ce qui peut parfaire les conditions
permettant au scrutin de se dérouler avec l’assentiment de la majorité des
acteurs.
Le
processus électoral a été l’objet de plusieurs interruptions à cause des
reports successifs. Les différents protagonistes l’ont finalement pris en
otage, jouant faux tantôt, agissant mal tantôt. La mauvaise foi et
l’incompétence. Conjugaison de facteurs hostiles à tout progrès. Cela n’a que
trop duré. La question aujourd’hui n’est pas de savoir qui va user l’autre à
force de trainer, mais pour combien de temps allons-nous encore supporter la
perte de temps qu’on nous impose. Jusqu’à quand ces hommes politiques vont-ils
se gausser de nous et de notre avenir ? Jusqu’à quand allons-nous accepter ?
Quant au dialogue, il s’agit bien d’un dialogue au
rabais dont les résultats doivent être un reflet. Rien que cela.
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