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mercredi 28 août 2013

En se rappelant d’où l’on vient

J’ai appris que la toute nouvelle structure des Gardes-côtes mauritaniens, celle qui a pris la relève de la surveillance maritime, a arraisonné une trentaine de thoniers en infraction dans les eaux territoriales mauritaniennes. Je n’ai pas les détails. Je sais quand même que ces bateaux avaient été repérés dans une zone difficile d’accès et peu fréquentée par les bateaux de la Surveillance qui manquaient jusque-là de moyens appropriés. L’opération a donc permis de verbaliser une trentaine de bateaux (nous y reviendrons certainement en détail).
Qu’est-ce qui se passait avant ? En général, les bateaux qui commettaient les infractions étaient «en règle» du moment où ils bénéficiaient de grandes complicités au sein des administrations et institutions dédiées au contrôle de l’exploitation de la ressource. Il y avait par exemple le phénomène qu’on avait fini par appeler «le clonage» : un homme d’affaires obtient une licence pour un bateau de fonds avec mention des spécifications du bateau ; l’homme d’affaires acquiert deux, trois quatre bateaux avec les mêmes spécifications et fait des photocopies de la licence pour chaque bateau pêche avec la même licence. Ce phénomène a permis à des particuliers de s’enrichir considérablement tout privant la communauté nationale d’une partie de ses ressources. Mais là’ ne s’arrête l’ingéniosité destructrice des nôtres.
Au lendemain du coup d’Etat de 2005, le contrôle s’est considérablement amélioré, avant de devenir efficace et de permettre de mettre fin au pillage des ressources. Le dernier accord avec les Européens, puis la révision de la Convention avec les Chinois et enfin l’établissement d’un partenariat avec d’autres partenaires, tout cela a permis l’assainissement des rapports avec les intervenants dans le secteur qui devient un véritable levier de l’économie nationale.
N’oublions pas d’où l’on vient quand on voit où l’on est avec les procédures de recrutements par voie de concours qui ont incontestablement gagné en transparence et en équité. A tous les niveaux et dans tous les secteurs. Près de 7000 fonctionnaires recrutés par voie de concours et formés dans les différentes écoles professionnelles (ENAJM, Ecoles de santé…) dans des conditions optimales de transparence.
Rappelons-nous le temps où étaient admis des gens qui n’ont même pas participé à un concours, où les entretiens servaient à disqualifier ceux qui n’étaient pas les plus qualifiés. Le temps où la compétence et l’aptitude n’assuraient rien à leur détenteur.
Souvenons-nous de l’octroi des bourses, des affectations, des promotions… aujourd’hui les syndicats sont impliqués dans tous les processus. Ce qui garantit un minimum d’équité.
Certes, il y a beaucoup à faire, beaucoup, beaucoup… rien que parce qu’il faut rattraper un temps perdu inutilement. Mais reconnaissons quand même les quelques avancées heureuses qui s’imposent d’elles-mêmes.

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