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lundi 27 mai 2013

Solidarité avec ceux de Guantanamo


Ils sont deux Mauritaniens à être retenus dans cette zone de non-droit qu’est la prison de Guantanamo : Mohamedou Ould Sellahi et Ahmed Ould Abdel Aziz. Chacun d’eux est un cas à lui seul.
Mohamedou Ould Sellahi est un brillant ingénieur informaticien. Il a effectivement fait partie de certains cercles d’Al Qaeda. Mais en arrivant en Mauritanie en 2001, il avait été déjà «traité» par les services de renseignements allemands et canadiens.
Arrivé en Mauritanie, il a fait l’objet d’une première arrestation qui a été l’occasion d’agents du FBI de l’interroger et de lui demander de collaborer avec eux pour appâter les transfuges de la nébuleuse. La Direction de la sûreté l’a mis à la disposition des agents du FBI à Nouakchott. Ceux-ci ont visiblement compris qu’il n’y avait rien à espérer de l’homme en terme de coopération et qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre lui. Il me raconta lui-même les méthodes «musclées» utilisées pour lui faire peur, mais aussi les supplications des responsables mauritaniens qui lui promettaient monts et merveilles s’il acceptait de servir les Américains. Il sera relâché.
Il est repris quelques semaines après. Cette fois-ci les autorités mauritaniennes sont décidées à en faire une monnaie de change aux Américains auxquels il n’y a rien à offrir d’autre. La direction de la sûreté nationale le retiendra le temps de convaincre les Américains de l’utilité pour eux d’exfiltrer le citoyen mauritanien Mohamedou Ould Sellahi.
Sans précédent en Mauritanie, et peut-être dans le monde : des autorités qui livrent l’un de leurs citoyens à une puissance étrangère. Difficile à comprendre.
C’est pourquoi toutes ces interviews accordées par les parents des deux prisonniers, par les défenseurs de droits humains, toutes les analyses de spécialistes resteront incomplètes tant que le ministre de l’intérieur de l’époque, le directeur général de la sûreté de l’époque, le directeur de la sûreté d’Etat de l’époque ne nous ont pas expliqué comment et pourquoi Ould Sellahi a été remis aux Américains qui ne le demandaient pas.
Ahmed Ould Abdel Aziz a lui été arrêté au Pakistan et remis aux Américains. Il est depuis retenu prisonnier à Guantanamo où il a été immédiatement transféré. Son fils est né six mois après. Il serait atteint d’une maladie compliquée.
Aujourd’hui les parents des deux hommes demandent à voir le Président de la République pour l’entretenir du drame qu’elles vivent et le sensibiliser autour de la question. Pourquoi ne pas les rencontrer ?
En attendant il est du devoir de chacun de nous de faire ce qu’il peut pour faire bouger le dossier. Selon les parents, les autorités auraient argué qu’il est de l’intérêt des prisonniers d’être jugés – et certainement acquittés – par les juridictions américaines. Cela leur permettra d’éventuelles poursuites contre l’administration américaine. Maigre prétexte qui ne tient pas devant la douleur des parents et l’arbitraire vécu par les deux prisonniers.
Mohamedou Ould Sellahi et Ahmed Ould Abdel Aziz doivent être libérés et remis à leur pays au plus vite. Et comme le dit l’avocat qui a gagné le premier prix du concours des plaidoiries, concours organisé à l’IFM (ancien CCF), «Guantanamo : trop, c’est trop… Les cas de Ould Sellahi et Ould Abdel Aziz»…
L’absurdité du cas et la flagrance de l’arbitraire exercé sont pour beaucoup dans la qualité reconnue de la plaidoirie.

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