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lundi 25 mars 2013

Le choc des mots

Au cours de la cérémonie d’ouverture de la 15ème session du sommet de l’OMVS, des mots ont été prononcés, d’autres «dits», pour reprendre l’expression de la présentatrice qui ne pouvait s’empêcher d’inviter tel ou tel Président «…à dire son discours», parfois «…pour son discours». Parmi ces mots celui d’«esclave» prononcé par le Président Alpha Condé de Guinée qui a voulu terminer son discours par une interpellation à ses homologues, un peu dans l’improvisation pour détendre l’atmosphère.
«…A mon ami le Président Ould Abdel Aziz, tous mes remerciements, ainsi qu’à mon jeune frère Macky Sall, et à mon …esclave Dioncounda… tout le monde sait que les Traoré sont les esclaves des Condé…»
Après avoir marqué un moment de surprise, les présents donnèrent l’impression de bien prendre la blague. Il s’agissait en fait d’un impair, d’ailleurs punissable par la loi mauritanienne. Par une amende et un emprisonnement.
Cette vanne autour d’une question aussi dramatique que l’esclavage, aussi actuelle aussi dans les sociétés ouest-africaines, ne sera pas du goût de tous. En attendant d’entendre les réactions des uns et des autres, il est important de rappeler le chemin parcouru par la Mauritanie sur la voie de l’émancipation. En témoignent ces propos de Boubacar Ould Messaoud, l’und es grands pionniers de la cause : «Je considère que la question de l’esclavage en Mauritanie a fait un grand progrès. L’un des signes révélateurs de ce progrès est que les féodaux, propriétaires d’esclaves, qui hier se ventaient et se considéraient des hommes de parole et d’honneur, nient à présent l’esclavage et le cachent et sont capables de mentir pour cacher leur forfaiture. Une fois pris en flagrant délit, ils inventent tous les stratagèmes pour justifier leur relation avec ces gens que tout le monde connait comme étant leurs esclaves ou les descendants de leurs esclaves. On les trouve chez eux comme domestiques, gardiens de troupeaux ou autres.
Le combat que nous avons mené a amené les esclavagistes à nier le phénomène et ne plus s’en venter comme avant, quand ils se qualifiaient de nobles et les autres d’esclaves, d’hommes inférieurs. Ils ont toujours cette considération, mais n’ont plus le courage de le dire». (interview à maurisahel.com)

2 commentaires:

  1. Cher Monsieur on ne dit pas "choc des mots" mais poids des mots et choc des photos.

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  2. Je n'ai pas apprécié que Mr Oumére ecrit le verbe se vanter avec avec un "e".
    "ne plus s’en venter comme avant"
    "qui hier se ventaient "

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