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mercredi 13 février 2013

Retour sur l’initiative


Ce qu’il fallait retenir de l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir, ce n’est pas la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, mais la volonté d’établir un dialogue avec les acteurs «récalcitrants», les amis d’hier qui avaient choisi d’exiger le départ de celui avec lequel ils avaient co-organisé la présidentielle de juillet 2009. Une démarche, celle de Messaoud, impossible à réaliser dans la mesure où elle demande une attitude neuve et nouvelle des acteurs.
«Neuve» parce qu’elle dénote d’une remise en cause des rapports avec la politique jusque-là en vigueur dans la manière de voir et d’agir. Il s’agira d’abandonner cette approche faisant de la politique une sorte de combine continuelle menant fatalement au partage du pouvoir et donc à son exercice, soit directement soit indirectement. La plupart de ceux qui s’activent (et qui s’accrochent à l’initiative du président de l’Assemblée) appartiennent aux sphères qui ont «goûté» à un moment ou un autre aux délices de l’exercice du pouvoir et de la participation à un gouvernement donné. Selon toute vraisemblance, ils cherchent, à travers le plaidoyer pour un gouvernement «ouvert» ou «d’union», à revenir par la fenêtre qui sera ainsi ouverte.
Attitude «nouvelle» dans la mesure où elle peut amener les protagonistes actuels à oublier leurs ressentiments pour accepter de «jouer balle à terre» en respectant chacun son poste et sa mission et en imposant un jeu franc à tous. Que Ould Abdel Aziz, Ould Maouloud, Ould Boulkheir, Sarr, Ould Daddah, Ould Mansour, Ould Ahmed Waqf, Ould Hanenna… que chacun et que tous oublient les coups qu’ils se sont joués, les trahisons qu’ils se sont faites, les crocs-en-jambes, les vacheries, les haines, les divergences, les sapes… qu’ils oublient, même momentanément, tout ce qu’ils se sont joué comme tours pour accepter qu’il y a plus important que tout ça : la démocratie, la Mauritanie.
Le problème de la scène politique aujourd’hui, est bien le fait qu’elle soit occupée par des gens qui sont les survivants de mille et une cachoteries. Chacun s’est vu privé de réaliser son ambition par la faute de l’autre, le plus souvent un partenaire qui lui joue une petite traitrise à la dernière minute. Et comme l’idéologie dominante est bien celle de la rancune, on n’oublie rien… rien de rien…
La scène est intoxiquée. L’initiative de Messaoud doit commencer par essayer de rétablir la confiance. Et si Ould Abdel Aziz veut «calmer» ses protagonistes, il n’a qu’à miroiter devant eux la possibilité pour lui d’ouvrir son gouvernement, pourquoi pas tout le jeu pour permettre à de nouveaux joueurs d’y faire leur entrée. C’est dire la simplicité avec laquelle il faut désormais aborder la question. C’est ce que tentent certains acteurs en mettant en exergue le seul aspect «gouvernement d’union» de l’initiative… 

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