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vendredi 15 février 2013

Léger remaniement


Enfin ! va-t-on s’exclamer. Tellement, rien ne se passait de ce côté-là. Enfin, un remaniement, on ne va pas dire un réaménagement du gouvernement parce que nous savons peu de ce qui a causé le limogeage de Ismael Ould Bodde Ould Cheikh Sidiya (il faut aller jusqu’au bout de la filiation) et Ba Housseinou. Le premier était ministre de l’habitat et de l’urbanisme, le second celui de la santé.
Ould Cheikh Sidiya est un centralien dont la nomination répondait à deux impératifs : le débauchage dans les rangs du Rassemblement des forces démocratiques et la parentèle immédiate de son président Ahmed Ould Daddah, et son expérience relative dans le projet de reconstruction de Tintane. On avait salué cette nomination qui satisfaisait le souci du dosage politique intéressant pour l’autorité, et celui de la compétence qui importait aux administrés. Il aura été l’homme du «tarhil», celui de la création de nouvelles agglomérations et celui de la restructuration des gazras et autres habitats anarchiques. Son action est très controversée, même si au fond il a réussi à changer la physionomie des grandes villes du pays (Nouakchott et Nouadhibou). Peut-être pour cela qu’on l’attend rapidement ailleurs, probablement à la tête du projet «Nouadhibou, zone franche».
Ba Housseinou, lui, a été nommé à la santé après un passage à l’environnement. Homme dont la compétence est reconnue par tous, il reste suspecté de toujours vouloir tremper dans le système D. Ce n’est certainement pas l’affaire de la vaccination qui a emporté deux enfants du côté de R’Kiz qui a provoqué son limogeage. Avant de quitter le ministère, il aura fait une victime : l’ancien secrétaire général, Sidi Aly Ould Sidi Boubacar qui aurait été «sacrifié» pour couvrir une malversation imputable à son patron.
Ould Cheikh Sidiya est remplacé par Ba Yahya, un cadre de la BCM qui a été l’un des rédacteurs des statuts et des textes de la Banque entre 2006 et 2009. Il a été nommé comme président de la Commission centrale des marchés qu’il a dirigée pendant quelques mois. Avant de rendre le tablier suite à une affaire jamais élucidée. Travailleur et discret, Ba Yahya reste une solution de rechange : on congédie un Ba pour en prendre un autre. Celui qui est promu a une assise sociale locale assez ancrée.
Ba Housseinou est remplacé à la santé par un jeune cadre du nom de Ahmedou Ould Jelvoune. Originaire de Timbédra du Hodh Echargui, Ould Jelvoune a travaillé un peu partout et sur tous les programmes. On lui reconnait volontiers une grande maitrise de ses dossiers et une personnalité assez développée pour l’amener à dire ce qu’il pense quand il le faut. Certains de ses compagnons se souviennent encore de ses clashs pendant la mise en œuvre du PSI (le programme d’urgence du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi).
Ces nominations, ajoutées à celles du Conseil des ministres de jeudi qui a vu notamment l’ancien Wali Mohamed Ould Didi nommé au poste de président de l’Autorité de régulation du transport, nous rappellent que nous sommes déjà à la veille d’échéances électorales importantes. Pour les préparer, il va falloir, au plus vite, redéployer alliances et jokers pour s’assurer la loyauté du plus grand nombre, surtout des «grands électeurs».
En attendant de faire clairement le lien et de voir la tendance se confirmer, ce léger remaniement répond concrètement aux différentes demandes quant à la désignation d’un gouvernement d’union nationale. Le remaniement nous dit que cette formule n’est pas à l’ordre du jour. A bon entendeur, salut !

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