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samedi 19 janvier 2013

BSA dans le collimateur


Le liquidateur de Mauritanie Airways tient visiblement à avoir sous la main le patrimoine de la société ou ce qu’il en reste. Alors que ce qu’il en reste a été précieusement préservé parce que justement les administrateurs mauritaniens de la société avaient refusa de le confier à un tiers tant que la justice ne s’est pas prononcée.
La semaine dernière, la surprise a été générale quand on appris l’interpellation de Mohamed Ould Debagh, ancien président du Conseil d’Administration de la société. La police économique voulait l’interroger sur ce patrimoine. le fait n’est pas anodin parce que la société est une société privée dont la majorité est détenue par le partenaire tunisien qui avait donc l’effectivité de la gestion. Alors pourquoi Ould Debagh ?
L’affaire est intervenue alors que toutes les sociétés appartenant à l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou sont l’objet de mises en demeure pour des redressements fiscaux «injustifiés», selon les responsables de ces sociétés. Mattel, Générale des Banques de Mauritanie (GBM) et toutes les filiales du groupe BSA ont été sommées de payer des montants jugés exorbitants. Le cas BSA Ciment est le plus révélateur de ce qui a vite pris l’allure de l’acharnement.
Il y a trois semaines environ, BSA Ciment recevait une correspondance de la DGI lui intimant l’ordre de payer 1,130 milliard d’ouguiyas. Avant de recevoir le courrier, les responsables de la société ont lu l’information sur des sites d’information. Ce qui les a fait tiquer.
La société a alors décidé de saisir la justice. Le président de la Chambre Civile de la Wilaya de Nouakchott a émis une ordonnance motivée par les articles 2, 5, 26 et 232 demandant à BSA Ciment de déposer une garantie dans un compte d’attente du Trésor en attendant de statuer sur le fond de l’affaire et ordonnant par la même occasion à la DGI de suspendre les mesures coercitives. BSA ciment s’exécuta en présentant une garantie de la GBM qui fut acceptée aussi bien par le président de la Chambre que par le Trésorier de la République. Ce qui n’empêcha pas la DGI de fermer le magasin où se trouve le pont-bascule. Sans autre forme de procès.
Cet acharnement accrédite l’information faisant état d’une rupture totale entre le Président Mohamed Ould Abdel Aziz et celui qui l’a soutenu en 2008 et 2009, l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou. Il est difficile de croire qu’un Président a le temps d’orienter ses services contre un opérateur, mais il est facile d’expliquer cet acharnement par un excès de zèle qui doit s’arrêter.

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