Les
Ambassadeurs de l’Union Européenne, celui qui représente l’Union, ceux de
France, d’Espagne et d’Allemagne, ont tenu une conférence de presse qui a été
pour eux l’occasion de célébrer la remise du Prix Nobel de la paix à l’UE.
L’occasion d’expliquer le pourquoi de cette distinction mais aussi de parler
d’autre chose, notamment du Mali et des relations avec la Mauritanie.
Le
processus d’union a été enclenché dans une Europe meurtrie par les guerres il y
a un peu plus de soixante ans. Aujourd’hui, c’est une Union forte de 27
membres, plus ou moins intégrée sur le plan économique, ayant une sorte de
ministre des affaires étrangères commun et parlant de la même voix ou presque.
En tout cas on est loin, très loin, des configurations nationales (et
nationalistes) des années 30 et 40. Un espace où la monnaie unique, l’Euro,
s’impose et où tout est discuté en commun. Même s’il faut rappeler que c’est
une Europe en crise qui reçoit cette distinction, il est incontestable que l’UE
joue, et va jouer, un rôle de plus en plus prépondérant dans les équilibres
nécessaires à la paix mondiale. C’est ce que les Ambassadeurs ont expliqué
pendant une heure en répondant aux questions de quatre journalistes
représentant Le Calame, Almoustaqbal, Radio Nouakchott-info et La Tribune.
C’était le choix des Ambassadeurs et non, comme l’ont supposé quelques-uns des
sites, celui de TVM.
Les
journalistes mauritaniens – professionnels ou pas, au niveau ou pas – doivent
comprendre que quand quelqu’un décide d’envoyer un message à l’opinion, il a
l’obligation de choisir, et de bien choisir, le messager. Il n’y a rien à dire
quand l’émetteur du message choisit son medium. On se souvient encore du tollé
soulevé chaque fois que les autorités invitent des journalistes, et pas tous, à
une conférence de presse ou une rencontre avec la presse. Le dernier exemple en
date, est la rencontre avec le Président de la République au lendemain de son
retour de France. Un «boycottage» de cette interview a été décidé par certains,
heureusement pas tous. dans l’Histoire de la presse, ici et ailleurs, on n’a
jamais vu pareille attitude. Mais chacun est libre d’occulter l’information
qu’il veut éviter de donner surtout si elle met à nu toute sa démarche
antérieure. Mais personne, en tout cas, aucun journaliste ne doit, au nom de
quelque cause, refuser de donner une information capitale à «son» public lui
permettant de la commenter, d’en voir les limites, d’en lire les soubassements…
La
presse, les traditions de la presse nous viennent d’ailleurs. et nulle part
vous n’allez trouver des journalistes qui «boycottent»… quelque événement qui
soit. En politique où le boycott peut être une arme, on sait où ça mène :
à l’exclusion et à la marginalisation. N’est-ce pas le péché originel de notre
opposition quand elle a décidé le boycott des élections législatives de
1992 ? C’est bien ce boycott qui a miné le jeu politique et compromis à
jamais le processus démocratique. Nous en payons le prix encore.