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jeudi 13 décembre 2012

Les Ambassadeurs de l’UE


Les Ambassadeurs de l’Union Européenne, celui qui représente l’Union, ceux de France, d’Espagne et d’Allemagne, ont tenu une conférence de presse qui a été pour eux l’occasion de célébrer la remise du Prix Nobel de la paix à l’UE. L’occasion d’expliquer le pourquoi de cette distinction mais aussi de parler d’autre chose, notamment du Mali et des relations avec la Mauritanie.
Le processus d’union a été enclenché dans une Europe meurtrie par les guerres il y a un peu plus de soixante ans. Aujourd’hui, c’est une Union forte de 27 membres, plus ou moins intégrée sur le plan économique, ayant une sorte de ministre des affaires étrangères commun et parlant de la même voix ou presque. En tout cas on est loin, très loin, des configurations nationales (et nationalistes) des années 30 et 40. Un espace où la monnaie unique, l’Euro, s’impose et où tout est discuté en commun. Même s’il faut rappeler que c’est une Europe en crise qui reçoit cette distinction, il est incontestable que l’UE joue, et va jouer, un rôle de plus en plus prépondérant dans les équilibres nécessaires à la paix mondiale. C’est ce que les Ambassadeurs ont expliqué pendant une heure en répondant aux questions de quatre journalistes représentant Le Calame, Almoustaqbal, Radio Nouakchott-info et La Tribune. C’était le choix des Ambassadeurs et non, comme l’ont supposé quelques-uns des sites, celui de TVM.
Les journalistes mauritaniens – professionnels ou pas, au niveau ou pas – doivent comprendre que quand quelqu’un décide d’envoyer un message à l’opinion, il a l’obligation de choisir, et de bien choisir, le messager. Il n’y a rien à dire quand l’émetteur du message choisit son medium. On se souvient encore du tollé soulevé chaque fois que les autorités invitent des journalistes, et pas tous, à une conférence de presse ou une rencontre avec la presse. Le dernier exemple en date, est la rencontre avec le Président de la République au lendemain de son retour de France. Un «boycottage» de cette interview a été décidé par certains, heureusement pas tous. dans l’Histoire de la presse, ici et ailleurs, on n’a jamais vu pareille attitude. Mais chacun est libre d’occulter l’information qu’il veut éviter de donner surtout si elle met à nu toute sa démarche antérieure. Mais personne, en tout cas, aucun journaliste ne doit, au nom de quelque cause, refuser de donner une information capitale à «son» public lui permettant de la commenter, d’en voir les limites, d’en lire les soubassements…
La presse, les traditions de la presse nous viennent d’ailleurs. et nulle part vous n’allez trouver des journalistes qui «boycottent»… quelque événement qui soit. En politique où le boycott peut être une arme, on sait où ça mène : à l’exclusion et à la marginalisation. N’est-ce pas le péché originel de notre opposition quand elle a décidé le boycott des élections législatives de 1992 ? C’est bien ce boycott qui a miné le jeu politique et compromis à jamais le processus démocratique. Nous en payons le prix encore.

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