J’ai
lu sur des sites de chez nous et sur d’autres de la région une information
selon laquelle la Mauritanie aurait accusé le Maroc d’être derrière le tir sur
le Président de la République le 13 octobre dernier. Le libellé de l’information
aurait suffi pour la démentir : «…la Mauritanie accuse le Maroc d’être
derrière la tentative d’assassinat du Président…» Car la Mauritanie n’a jamais
dit qu’il s’agissait d’une «tentative d’assassinat»… mais pour semer le doute
et entretenir l’actuelle atmosphère délétère, tout est permis.
On
a d’abord essayé le complot intérieur. En cherchant à empoisonner les relations
entre les différents pans du pouvoir. Au lendemain de la fête (Aïd) qu’est-ce
qu’on n’a pas dit sur les «mauvaises intentions» des uns et des autres. Quand on
a échoué à déstabiliser les piliers du régime – l’Armée, le Gouvernement…- par
cette voie, on a essayé d’installer la peur.
D’abord
en donnant de fausses informations sur la santé du Président, pour dire tantôt
qu’il était mourant tantôt qu’il est désormais incapable de diriger ou de se
tenir debout. L’essentiel étant de faire un matraquage à même d’inquiéter l’opinion
publique et de lui faire croire à un effondrement imminent. Quoi de plus
inquiétant pour les Mauritaniens que de ne pas savoir où l’on va et/ou de ne
pas savoir qui dirige ?
Ensuite
en faisant croire que la Mauritanie va participer à la guerre annoncée au Mali.
La Mauritanie a dit son mot par la voix de son Président qui a exclu toute
participation à cette guerre tant que notre pays n’est pas directement menacé. Et
qui a renouvelé cette position dans un entretien téléphonique récent avec le
président en exercice de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara qui essayait
de le convaincre du contraire. Rien de neuf sur ce plan.
Toutes
ces mayonnaises n’ont pas pris. Le système, malgré sa jeunesse et sa fragilité
apparente, est resté maître de la situation. Le peuple mauritanien a fait
preuve de maturité en s’abstenant de suivre les oiseaux de mauvaise augure. Qu’est-ce
qui restait ? Essayer de jouer sur les relations de la Mauritanie avec les
pays voisins. C’est naturellement le Maroc qui est le mieux indiqué pour
certains esprits encore pourris par le poids du passé. Oubliant que les
relations entre les Etats sont plus fortes que les rumeurs qu’on peut colporter
ici ou là.
J’en
vois qui m’accuseront d’être pro-cela ou anti-cela. Rien de ça, même si je n’ai
jamais caché mes choix pour la Mauritanie qui doit rester un pays de
convergence en renforçant ses ancrages africain et maghrébin. Sans de relations
fortes avec ses voisins, il ne faut pas espérer bâtir une Nation viable pour
les Mauritaniens sur ce territoire dont la vocation première – la richesse
première – est de pouvoir être l’interface pour les deux versants du Nord-ouest
africain.
Pour
conclure : la Mauritanie n’a jamais dit qu’il s’agissait d’une «tentative
d’assassinat», encore moins que le Maroc était concerné ; la Mauritanie ne
participera à cette guerre tant qu’elle n’est pas menacée dans sa sécurité.