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mardi 13 novembre 2012

La Mauritanie n’a jamais accusé le Maroc


J’ai lu sur des sites de chez nous et sur d’autres de la région une information selon laquelle la Mauritanie aurait accusé le Maroc d’être derrière le tir sur le Président de la République le 13 octobre dernier. Le libellé de l’information aurait suffi pour la démentir : «…la Mauritanie accuse le Maroc d’être derrière la tentative d’assassinat du Président…» Car la Mauritanie n’a jamais dit qu’il s’agissait d’une «tentative d’assassinat»… mais pour semer le doute et entretenir l’actuelle atmosphère délétère, tout est permis.
On a d’abord essayé le complot intérieur. En cherchant à empoisonner les relations entre les différents pans du pouvoir. Au lendemain de la fête (Aïd) qu’est-ce qu’on n’a pas dit sur les «mauvaises intentions» des uns et des autres. Quand on a échoué à déstabiliser les piliers du régime – l’Armée, le Gouvernement…- par cette voie, on a essayé d’installer la peur.
D’abord en donnant de fausses informations sur la santé du Président, pour dire tantôt qu’il était mourant tantôt qu’il est désormais incapable de diriger ou de se tenir debout. L’essentiel étant de faire un matraquage à même d’inquiéter l’opinion publique et de lui faire croire à un effondrement imminent. Quoi de plus inquiétant pour les Mauritaniens que de ne pas savoir où l’on va et/ou de ne pas savoir qui dirige ?
Ensuite en faisant croire que la Mauritanie va participer à la guerre annoncée au Mali. La Mauritanie a dit son mot par la voix de son Président qui a exclu toute participation à cette guerre tant que notre pays n’est pas directement menacé. Et qui a renouvelé cette position dans un entretien téléphonique récent avec le président en exercice de la CEDEAO, l’ivoirien Alassane Ouattara qui essayait de le convaincre du contraire. Rien de neuf sur ce plan.
Toutes ces mayonnaises n’ont pas pris. Le système, malgré sa jeunesse et sa fragilité apparente, est resté maître de la situation. Le peuple mauritanien a fait preuve de maturité en s’abstenant de suivre les oiseaux de mauvaise augure. Qu’est-ce qui restait ? Essayer de jouer sur les relations de la Mauritanie avec les pays voisins. C’est naturellement le Maroc qui est le mieux indiqué pour certains esprits encore pourris par le poids du passé. Oubliant que les relations entre les Etats sont plus fortes que les rumeurs qu’on peut colporter ici ou là.
J’en vois qui m’accuseront d’être pro-cela ou anti-cela. Rien de ça, même si je n’ai jamais caché mes choix pour la Mauritanie qui doit rester un pays de convergence en renforçant ses ancrages africain et maghrébin. Sans de relations fortes avec ses voisins, il ne faut pas espérer bâtir une Nation viable pour les Mauritaniens sur ce territoire dont la vocation première – la richesse première – est de pouvoir être l’interface pour les deux versants du Nord-ouest africain.
Pour conclure : la Mauritanie n’a jamais dit qu’il s’agissait d’une «tentative d’assassinat», encore moins que le Maroc était concerné ; la Mauritanie ne participera à cette guerre tant qu’elle n’est pas menacée dans sa sécurité. 

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