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mercredi 8 août 2012

A chacun son appréciation


J’ai attendu des jours pour réagir à tout ce qui a été dit, parfois écrit, souvent sous le saut de l’anonymat. Qu’est-ce qu’on n’a pas dit des journalistes qui ont eu à interviewer le Président de la République à Atar ?!? Sur leurs positionnements, sur leur manque de professionnalisme, sur leur inaptitude ou leur disqualification à pouvoir mener un tel débat, sur leur complicité avec le pouvoir, leur indulgence, leur manque de «pugnacité» (?)…
Le plus énervant pour moi a été cette information donnée par les plus sérieux des journaux : comme quoi les journalistes «auraient» - le conditionnel est de mauvaise foi parce que la suggestion restera – communiqué leurs questions au Cabinet du Président qui «aurait» rayé les questions malvenues.
C’est dénué de tout fondement, naturellement. Et ceux qui donnent l’information sont les premiers à le savoir. N’empêche.
Je ne vois pas quelles questions auraient dû être posées par les journalistes présents. Chacun a posé les questions pour lesquelles il voulait avoir des réponses en priorité. L’objectif ici étant de faire le bilan d’un exercice, de voir les perspectives d’avenir, de poser certaines questions d’actualité notamment les questions se rapportant au dialogue politique et au processus électoral.
Je vous ai dit, la veille du débat, toute la pression dont nous étions victimes. Chacun croyant que nous étions là pour poser son problème, celui de sa communauté, de son village, de son groupe, de sa caste… Même si nous avions tenté de poser les problèmes tels qu’ils étaient exposés par ceux qui nous interpellaient, il aurait fallu y passer la nuit. Sans aborder les questions nationales.
Qu’y gagnait le débat ? Rien sinon qu’on aurait occulté les vraies questions qui occupent l’esprit des Mauritaniens. Ceux qui avaient des questions particulières auraient dû chercher à les poser directement. Ceux qui voulaient insulter ou violenter (verbalement) le Président auraient dû chercher à le faire directement. Au grand jour. C’était possible et d’ailleurs certains membres d’un syndicat estudiantin l’ont fait. L’un d’eux a été invité à venir s’exprimer en toute liberté devant le Président, mais il est parti.
Il n’y a pas de mal à exprimer son état d’âme. Encore faut-il accepter aux autres de faire de même.