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lundi 31 décembre 2012

2012, l’année du dragon


Je sais… je sais… j’ai appelé ainsi l’année 2003 et toutes celles qui l’ont suivie. Sous nos cieux, toutes les années sont celles du dragon (‘aam elghoul). Une manière de dire la fragilité d’un pays qui se cherche, un pays qui n’en finit pas de se chercher et qui n’arrive pas à se retrouver. D’une société émiettée et déstructurée qui n’arrive pas à réhabiliter ses valeurs originelles tout en refusant de s’adapter au monde auquel elle est sensée appartenir.
Le grand évènement de l’année 2012 aura été cet accident malheureux dont a été victime le Président de la République le 13 octobre dernier. Malheureux pour ce qu’il a failli causer – la mort du Président en exercice -, mais aussi pour ce qu’il a causé de …dommages collatéraux.
L’accident, comme tout accident du genre, nous a révélé quelques-uns de nos défauts les plus prononcés. D’abord la propension au mensonge et la décrédibilisation de la vérité. Ensuite la vacuité du discours politique qui se trouve réduit à son expression la plus triviale. Enfin la méchanceté – parfois gratuite si ce n’est pas souvent – des protagonistes.
L’accident a aussi révélé que le pays pouvait fonctionner normalement malgré l’absence du chef qu’on qualifiait d’absolu, que le système est assez consistant pour fonctionner dans les pires des conditions et que la population n’est pas prête à suivre tous les «appels d’air» qui se créent avec vocation d’aspirer le pays et de l’entraîner au milieu d’un tourbillon.
Les ennemis du régime auront tout essayé pendant cette épreuve, mais rien n’a été ébranlé. Quelles leçons faut-il en tirer ?
Il faut adopter une approche plus raisonnée, plus réfléchie, finalement plus politique pour permettre à la Mauritanie d’affermir le processus démocratique et de renforcer l’Etat de droit. Pas travailler continuellement et inlassablement pour conquérir un pouvoir dont on ne saura pas quoi faire le jour où il vous échoit entre les mains.

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