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samedi 17 novembre 2012

Gaza, la cause perdue


Cela fait quelque temps que les opinions publiques arabes ont oublié la cause. En fait, le «printemps arabe» a fait passer la cause palestinienne en second rang. Dans les deux pays où ce printemps a abouti à un changement de régime, nous ne savons plus si l’on doit parler de «printemps» ou «d’hiver». Le froid qui souffle sur la Tunisie et sur l’Egypte ne présage pas forcément de lendemains meilleurs que ceux du passé. Et la révolution risque vraisemblablement d’y être juste un changement de bourreaux et de victimes. Et dans ce tumulte, la Palestine a été oubliée. Jusqu’au jour où Israël, dans son incommensurable arrogance guerrière, décide de frapper à nouveau. Quelques dirigeants militaires du Hamas tombent et c’est l’escalade. Les bombes pleuvent sur les têtes d’une population déjà largement éprouvée par un blocus qui dure depuis des années… Moins violente cependant que la guerre de 2009…
Contrairement à ce qui a été dit ça et là, rien n’a changé pour les Palestiniens. Il ne suffit pas de déplacer des hauts responsables d’Egypte ou de Tunisie à Gaza pour dire que les choses ne sont plus comme avant. Surtout que ces visites ont plus pour objectif de faire pression sur le Hamas pour avoir une trêve et du coup faire jouer aux nouveaux gouvernements un rôle sur l’échiquier international. L’occasion pour eux et pour la mouvance islamiste dont ils se réclament de normaliser ses relations avec un Occident qui n’a pas changé pourtant sa vision vis-à-vis du monde auquel nous appartenons. Voire de se rendre utile ou même indispensable dans le jeu des puissances.
Rien n’a changé. Les bombes israéliennes pleuvent, les civils palestiniens crèvent, la Ligue Arabe se réunit et condamne. Et alors ?
C’est sur Sahel TV que j’ai vu les images de la manifestation organisée à Nouakchott. Quelques deux mille personnes, avec des leaders qui se battaient pour les premiers rangs. Et qui gardaient le sourire malgré la gravité du moment et les sérieuses divergences qui les divisent. Il faut revoir ces images pour comprendre où en sont nos hommes politiques ou du moins ceux d’entre eux qui essayent de garder la main.
La cause palestinienne aurait pu nous unir. Dans un même élan on aurait dû voir UPR et COD, côte à côte manifester pour dénoncer la barbarie et l’injustice. Chacun a voulu en faire une chasse gardée, une spécialité de son camp, voire de son parti. Alors que la cause appartient à tous.
Le propre du personnel politique mauritanien est qu’il ne sait pas ce qui le divise ni ce qui l’unit. Il nage dans une eau boueuse qui l’empêche de se mouvoir correctement ou de voir s’il y a quelque branche à laquelle il peut s’accrocher…

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